"Cette année, pas de restaurant": les touristes dépensent moins, "bilan très morose" pour le secteur

En plein chassé-croisé entre touristes de juillet et d'août, c'est l'heure d'un premier bilan après un mois de vacances. Dans un contexte d'inflation, les touristes semblent être plus attentifs à leur budget cet été. Une tendance constatée par les principaux intéressés et les professionnels de la restauration.
C'est le cas à Hossegor, dans les Landes, où sous un grand soleil, les terrasses sont à moitié vides. Pourtant, les touristes sont bien là, dans l’eau ou sur la plage. Mais beaucoup, comme Lili, ont dû faire des choix.
"Cette année, on ne fait pas de restaurant le midi", explique-t-elle.
"Du coup, on amène le petit sandwich, avec les restes d'hier parce que là, même à la boulangerie, le moindre sandwich est de 5 à 6 euros. Ce n'était pas le cas avant", ajoute cette vacancière.
Elle rentre chez elle à Pau, le soir-même, pour économiser la nuit d’hôtel. Dominique, venu d’Oloron, va, lui, toujours au restaurant. Mais il est obligé d'être moins gourmand: "Avant, on prenait entrée, plat, dessert. Maintenant, on prend un plat et le café à la place du dessert".
Les restaurateurs menacés
Moins de clients, c’est le constat de tous les restaurateurs au bord de la plage. Laurent, gérant d'un établissement, estime en avoir perdu 30 à 40%: "J'ai un manque de 5.000 euros par rapport au mois de juillet dernier. Vous pouvez regarder la terrasse, normalement à cette heure-là, elle doit être remplie. Là, il n'y a que deux personnes assises".
"Quand on se lève le matin avec le coeur pour aller travailler mais qu'on ne rentre rien, on rentre le soir dépités", déplore-t-il.
Laurent mise tout sur le mois d’août. S'il n'a pas plus de clients, il risque de mettre la clé sous la porte. En Corse, plusieurs professionnels pourraient également se retrouver dans cette situation. "Le bilan est très morose, la saison s'annonce très moyenne", explque Karina Goffi, présidente de l'UMIH, syndicat des métiers de l'hôtellerie et de la restauration sur l'île.
"En fonction des régions, ça varie, en fonction du type d'établissement aussi, mais on peut atteindre les -60% (de fréquentation) selon le type d'établissement", ajoute-elle.
L'étranger plébiscité
De nombreux Français privilégient plutôt les destinations à l'étranger. "La Grèce, le Maroc, la Tunisie, l'Espagne ou le Portugal ont l'air de s'en sortir mieux que nous quand on les interroge", assure Karina Goffi.
Nicolas, par exemple, part en vacances dans deux semaines. Avec sa femme et ses deux filles, ce Français a privilégié l'Espagne: "On adore la France mais par rapport au budget, on s'est rendu compte que c'était bien moins cher. Surtout les activités, les restaurants, tout ce qui est à côté", indique-t-il.
Comme lui, "près de 30% des vacanciers de l'été choisissent les destinations étrangères cette année, en faveur de l'Europe du sud", selon Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme.