Partir au ski en solo: bon plan pour payer moins cher ses vacances?

Et si partir seul en vacances permettait de faire des économies? Le voyage solo est en tout cas de plus en plus en vogue, et la demande augmente exponentiellement. Selon une étude du comparateur de vols kayak.fr d'octobre 2024, 74% des consommateurs ont déjà voyagé seuls et 41% prévoient de le faire dans l'année.
Dans le top des recherches: les vacances nature et plein air. Et en cette saison hivernale, ce sont bien sûr les vacances au ski qui sont les plus prisées. Le prix d'un séjour à la montagne peut toutefois en freiner plus d'un: au moins 1000 euros la semaine par personne.
Si l'on est seul, assumer la location d'un studio sans partager les coûts à plusieurs peut vite faire monter la facture. Dans la station des Gets, en Haute-Savoie, il faut compter au moins 700 ou 800 euros la location d'un studio en pleine saison.
C'est la raison pour laquelle Raphaël Cabuis, fondateur de l'entreprise Montagne & tradition, a créé le "ski gathering": une solution plus abordable pour les skieurs solo. RMC Conso a testé pour vous.
500 euros la semaine pour lit et couvert
L'idée du "ski gathering" est simple: "gathering" signifie "rassembler". Des voyageurs qui ne se connaissent pas sont réunis dans des chalets d'une capacité de 15 à 20 lits, ce qui permet de réduire considérablement le coût de l'hébergement.

On réserve un lit dans une chambre simple, double, triple ou quadruple. Plus la chambre est partagée, plus le tarif est dégressif.
"Notre concept est à mi-chemin entre la chambre d'hôtes et l'auberge de jeunesse, selon la formule qu'on choisit, en chambre individuelle ou partagée" explique Raphaël Cabuis à RMC Conso.
Chambre d'hôtes parce que sont effectivement inclus les repas et les boissons à volonté. À partir de 500 euros la semaine, vous bénéficiez de l'hébergement, des petits-déjeuners, d'un "afternoon tea" pour grignoter sandwichs et gâteaux au retour des pistes, et de cinq dîners (deux dîners par semaine restent libres). Avec un accent mis sur les produits locaux et de saison.
"À l'origine, mon métier, c'est la cuisine, c'est donc moi qui prépare les repas. Je suis Gêtois depuis des générations, et c'est extrêmement important pour moi de ne travailler qu'avec des produits du coin: le cochon qu'on sert a grandi avec la vue sur le mont Blanc," indique le fondateur.
À ce tarif, il faut tout de même ajouter la location du matériel et du forfait, une centaine d'euros pour le premier, 258 euros pour le second (sauf si on choisit de rester sur le domaine de Mont Chéry, qui permet d'accéder à un forfait à 25 euros par jour).
Pour baisser encore le coût du séjour, l'option à privilégier est une location à la dernière minute. Par exemple, pour un départ ce dimanche 23 février, la semaine peut revenir à 400 euros.
"Ne le disons pas trop fort, mais c'est vrai que pour remplir les chalets, on peut vraiment brader nos lits quelques semaines ou quelques jours avant le début d'une location," révèle Raphaël Cabuis.
50% de célibataires
Le concept, importé d'Angleterre où il existe depuis les années 1980, est arrivé en France en 2017. Il est encore très prisé par les Anglais voulant profiter des domaines skiables des Alpes françaises. À ce jour, il s'est développé dans une dizaine de stations parmi lesquelles La Plagne, les Arcs ou encore Chamonix. Aux Gets, Raphaël Cabuis assure augmenter son taux de réservation de 50% par an depuis l'ouverture.
Sur place, Belinda, une Anglaise tombée amoureuse de la station, est là pour accompagner les voyageurs qui ne connaissent pas la destination et animer les groupes formés de parfaits inconnus. Un peu à la manière des "GO", les gentils organisateurs du Club Med. Sa mission: créer de la cohésion au sein d'une bande qui peut être hétérogène, même si des semaines thématiques par groupes d'âge ou de niveau de ski sont parfois organisées.
Car il n'y a pas d'âge pour skier: dans le groupe que RMC Conso a rejoint, le plus jeune a 20 ans et le plus âgé pas loin de 70. Ce qui permet de dépasser une des limites des séjours organisés par l'association UCPA, l'Union nationale des centres sportifs de plein air, qui planifie également des vacances au ski abordables pour adultes solo, mais jusqu'à 40 ans seulement.
Parmi les clients, 50% sont célibataires et 50% sont des personnes en couple qui ont laissé partenaire et/ou enfants à la maison. Si un esprit "colo" peut se développer, l'objectif du ski solo n'est pas particulièrement de faire des rencontres amoureuses: "On n'est pas le Meetic du ski," affirme avec amusement Raphaël Cabuis.
Skier à plusieurs, plus sécurisant
Parmi les raisons invoquées par les participants pour avoir choisi cette formule, il y a bien sûr le prix et la disponibilité: "J'ai réservé deux semaines à l'avance, et je trouvais cela très abordable," indique par exemple Paul, voyageur de 62 ans.
Mais il y a également l'aspect "sécurité", soulevé par Sophie: "Cela me paraissait plus sécurisant de me retrouver avec un groupe que de skier seule".
Un argument de taille, étant donné les risques d'accident à la montagne. Pendant la semaine, Peter, qui, s'étant trompé de skis en quittant un café d'altitude, a fait une mauvaise chute, a pu en témoigner. Diagnostic: rupture des ligaments croisés. Avoir choisi le "ski gathering" lui aura au moins permis d'être entouré dans cette épreuve.
Même si chacun est finalement libre de skier seul ou avec le groupe. Cette semaine, c'est la version "groupe" qui l'a emportée, la douzaine de participants réunis ayant presque tous choisi de dévaler les pistes ensemble.
À la fin de la semaine, pour plusieurs d'entre eux, se fait la promesse de revenir l'année suivante et de garder contact. Quelques larmes coulent même sur les jours des plus sensibles au moment de se dire au revoir...