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Electricité et gaz

Hausse du prix du gaz: pour payer moins cher, vous devriez souscrire à ce type de contrat

Le prix du gaz ne cesse d'augmenter. (Illustration)

Le prix du gaz ne cesse d'augmenter. (Illustration) - Pixabay

Le prix repère du gaz a de nouveau augmenté en avril. D'après le Médiateur national de l'énergie, il a augmenté de 62% depuis juin 2023. Pour se prémunir de ces hausses à répétition, il est possible de souscrire à une offre à prix fixe.

À chaque mois sa nouvelle augmentation du prix du gaz. Avril 2025 ne déroge pas à cette règle puisque la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a publié des prix repères en hausse en moyenne de 2,27% par rapport au mois précédent.

Pour rappel, jusqu'en juillet 2023 il existait comme pour l'électricité un tarif réglementé de vente. Ce tarif bloqué a alors été supprimé, remplacé par des prix repères fixés par la CRE et que le consommateur doit utiliser pour comparer les prix de son fournisseur. Le gendarme de l'énergie publie donc chaque mois un prix du kWh moyen pour un usage "cuisson/eau chaude" et un autre pour un usage "chauffage".

La hausse du mois d'avril est certes relativement faible, mais elle s'inscrit dans une hausse quasi constante depuis des mois. Il faut dézoomer pour se rendre compte, comme incite à le faire Caroline Keller, directrice de l'information au Médiateur national de l'énergie.

"Depuis que le prix repère a commencé à être publié, nous avons calculé qu'il a augmenté de 62%. C'est une hausse très importante qui s'explique en grande partie par le contexte géopolitique tendu", explique-t-elle.

Changer d'offre pour se prémunir des hausses

Le gaz coûte de plus en plus cher sur les marchés de gros. Cela se répercute donc sur les prix pratiqués par les fournisseurs. Et in fine sur votre facture de gaz si vous êtes abonnés à une offre indexée sur le prix repère.

Avec l'arrivée de l'été les prix devraient légèrement baisser puisque la demande sera moins importante. Mais pour Caroline Keller, il paraît peu probable que la courbe des prix s'inverse durablement. "Au vu de la conjoncture actuelle, ça risque de réaugmenter fortement dès l'hiver prochain".

Pour se prémunir de futures nouvelles hausses, et éventuellement payer moins cher dès à présent, il peut être intéressant d'étudier les différentes offres de fournisseurs. Pour cela, il vaut mieux passer par un comparateur indépendant comme celui du Médiateur national de l'énergie, ou celui de l'UFC-Que Choisir.

Indexé sur le prix repère ou à prix fixe ?

On distingue deux types d'offres de gaz, un peu comme pour l'électricité: celles indexées sur le prix repère et celles à prix fixe. Ces dernières proposent un prix bloqué sur une période donnée. Elles suscitent parfois une certaine méfiance, mais Caroline Keller incite à les scruter.

"Ces offres à prix fixe figurent souvent parmi les moins chères. Pourtant le consommateur peut être réticent car il a peur d'être engagé. Mais pas du tout: en tant que particulier on peut rechanger d'offre à tout moment. Donc si les prix venaient à baisser, ce qui est toutefois peu probable, on pourrait repasser à une offre sur le prix repère", détaille-t-elle.

En effet, comme pour l'électricité, changer de fournisseur de gaz est relativement simple. Il suffit de souscrire à un contrat chez le nouveau fournisseur que vous avez choisi, ce dernier s'occupe de tout le reste, notamment de la résiliation de votre contrat actuel. Le ministère de l'Économie précise sur son site que cette opération "s'effectue sans frais, sauf frais du gestionnaire de réseau s’ils sont justifiés".

Les offres à prix fixe moins chères et sécurisantes...

Une recherche sur le comparateur du médiateur national de l'énergie (avec une consommation moyenne et un usage "cuisson/eau") montre que certaines offres bloquées sont moins chères que le prix repère. C'est le cas par exemple de celles d'Alterna énergie, dont à la fois le prix de l'abonnement et le prix du kWh sont inférieurs. Ou encore l'offre "Avantage Gaz 2 ans" d'EDF, dont le prix du kWh est plus bas.

Une offre de ce type peut donc être sécurisante et rassurante pour un client qui ne scruterait pas en permanence les prix du gaz. En revanche, ce consommateur devra tout de même être vigilant à la fin du contrat (s'il va jusqu'au bout). Un mois avant, il recevra un courrier de son fournisseur lui indiquant le nouveau prix en vigueur. Si la hausse est trop importante alors il ne faut pas hésiter à souscrire un autre contrat.

... Mais pas tout à fait fixes

Dans le cadre d'une offre fixe, le fournisseur n'est engagé à tenir son prix que le temps du contrat. Il peut librement augmenter à la fin. Ce sont justement des clients de ce type d'offre qui avaient parfois vu leur facture quadrupler au plus fort de la crise énergétique en 2022. Ils avaient mal été informés de la hausse et n'avaient pas changé de contrat.

À condition de bien s'y prendre et de veiller à changer d'offre à la fin de la durée du contrat, les tarifs bloqués du gaz peuvent être particulièrement intéressants. Mais Caroline Keller signale tout de même qu'avec ces offres le prix bloqué est celui hors taxe. Et en l'occurrence, la taxation du gaz va évoluer au 1er août prochain.

La TVA sur les abonnements de gaz va effectivement être relevée de 5,5 à 20%, afin d'être alignée sur celle du kWh, laquelle est déjà de 20%. Aussi figées soient-elles, les offres à prix fixe ne pourront donc pas y échapper.

Arthur Quentin