Électricité: on vous explique la marche à suivre pour changer de fournisseur
Une facture d'électricité. - PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le marché de l'électricité s'est ouvert à la concurrence en 2007 en France. Non sans succès, puisque d'après les chiffres du dernier observatoire de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), 13,8 millions de sites résidentiels ont actuellement souscrit à une offre de marché. Sur un total de 34,6 millions, cela représente près de 40% des ménages. Ce chiffre pourrait évoluer à partir du 1er février prochain.
Le tarif réglementé va baisser de 15%
À partir de cette date, le tarif réglementé de vente de l'électricité (TRV) va baisser d'environ 15%. Une baisse qui s'explique par le fort reflux du prix de l'électricité sur les marchés de gros depuis plusieurs mois, et qui se répercute sur la facture des abonnés. En revanche, pour une partie des abonnés ayant souscrit à des offres de marché, la facture pourrait augmenter en raison de la hausse de plusieurs taxes.
Dans ce contexte, des foyers abonnés à une offre de marché pourraient vouloir revenir au TRV, commercialisé par EDF sous le nom de "Tarif Bleu". Ou bien, des Français abonnés à ce dernier pourraient avoir repéré une offre encore moins chère, même avec la baisse à venir. C'est effectivement le cas de certaines offres à prix fixe.
Pour les uns comme pour les autres, il faudra alors entamer la démarche du changement de fournisseur. Cela peut apparaître comme une montagne, un long processus complexe et source de frais. Pourtant, changer est relativement simple et gratuit.
Le nouveau fournisseur s'occupe de tout
En réalité, la seule chose que vous avez à faire est de souscrire à un contrat chez le nouveau fournisseur que vous avez choisi. Ce dernier s'occupe de tout le reste, notamment de la résiliation de votre contrat actuel. Sur son site, le ministère de l'Économie explique plus en détails comment cela se passe.
"C’est le nouveau fournisseur qui se charge de la résiliation du contrat. Cette opération s'effectue sans frais, sauf frais du gestionnaire de réseau s’ils sont justifiés et conformes au catalogue de prestations mentionné dans le contrat, par exemple si le changement nécessite une relève spéciale du compteur", écrit economie.gouv.fr.
Dans un délai de quatre semaines à compter de la résiliation du contrat, vous recevrez une facture de clôture du fournisseur que vous quittez. Vous pourriez également pervervoir un éventuel trop-perçu.
Bien choisir son nouveau fournisseur
Finalement, l'unique chose que vous devez faire est de choisir votre nouveau contrat d'électricité. Mais cette démarche ne doit absolument pas être prise à la légère. Dans certaines situations, changer de fournisseur peut bien vous faire économiser de l'argent sur votre facture. Mais cela nécessite de bien se renseigner.
Cela n'est pas évident: depuis la libéralisation du marché de l'énergie, une multitude de nouveaux fournisseurs est apparue. TotalEnergies, Eni, Vattenfal, Alpiq, Ekwateur, Ohm Énergie... Chacune de ces entreprises propose par ailleurs plusieurs types de contrats différents. Difficile de s'y retrouver donc.
Heureusement, il est possible d'étudier chacune des offres de ces fournisseurs à l'aide d'un comparateur en ligne. Il en existe plusieurs, mais un des plus fiables est celui du médiateur national de l'énergie. Contrairement à certains autres, il ne mettra pas en avant un fournisseur partenaire au détriment d'un autre.
Renseignez toutes les informations liées à votre consommation d'électricité. Puissance de votre compteur, tarification base ou heures pleines / heures creuses, consommation annuelle en kWh… Le comparateur vous liste l'ensemble des offres, avec indiqué le prix que vous auriez payé avec chacune d'entre elles.
Distinguer les types de contrats
Là encore, pas évident de s'y retrouver. On distingue effectivement plusieurs types de contrats. Le Tarif Bleu bien sûr, c'est-à-dire le tarif réglementé d'EDF qu'on ne présente plus. Mais chez les autres fournisseurs, et même chez EDF, il existe des contrats à prix indexé sur le marché, à prix fixe et même à prix indexé sur le tarif réglementé. Voici plusieurs points à retenir pour bien choisir.
- Les offres à prix de marché
Actuellement, les prix indexés sur le marché de gros de l'électricité sont moins chers que le tarif réglementé. Ces tarifs s'actualisent effectivement chaque mois, et ont donc répercuté depuis longtemps la baisse des prix SPOT de l'électricité.
Avec la baisse du TRV, ils vont perdre de leur intérêt. Ils vont même augmenter avec la hausse des taxes, et devraient se situer au même niveau que le TRV. Si vous voulez tout de même opter pour l'un de ces tarifs, vous devez avoir à l'esprit qu'ils sont très volatils.
Si le prix de l'électricité baisse, cela va se répercuter directement sur votre facture du mois prochain. Tant mieux. En revanche, s'il augmente subitement, la facture risque d'exploser. C'est ce qui était arrivé au moment de la crise énergétique de 2022, où des consommateurs l'avaient vu être multipliée par quatre.
Un conseil pour les abonnés à ce type d'offre: gardez un œil sur les prix SPOT que l'on peut consulter sur le site de RTE. Et surtout anticipez. Si une forte augmentation est constatée, peut-être faudra-t-il songer à changer de nouveau de fournisseur.
- Les offres indexées sur le TRV
Les concurrents d'EDF peuvent également proposer quelque chose qui s'apparente au tarif réglementé. On trouve des offres qui sont indexées dessus. Le prix du kWh est alors égal, ou très proche de celui fixé par l'État, et il évolue en fonction des décisions prises par le gouvernement. Avec la baisse du TRV de 15%, ces offres vont donc baisser dans les mêmes proportions.
Parfois, ces fournisseurs arrivent à être moins chers en proposant un prix de l'abonnement ou du kWh moins cher que le Tarif Bleu. Ces offres peuvent donc être intéressantes dans certains cas et plutôt sécurisantes. Même s'il faut toujours être attentif aux détails des contrats.
- Les offres à prix fixe
Relativement sécurisantes et permettant parfois de faire de vraies économies, les offres à prix fixe peuvent être une bonne option. Avec elles, le fournisseur garantit que le prix qu’il a établi au début du contrat n’évoluera pas pendant une durée déterminée qui peut être de un, deux ou trois ans. Même pendant la crise énergétique, ceux proposant de tels contrats avaient respecté cet engagement.
Lorsque l'on compare pour une consommation annuelle de 4.000 kWh, on constate que ces offres sont très souvent moins chères que le Tarif Bleu. Ce dernier revient alors à 1.197€. Soit plus que l'offre à prix fixe de EDF (892€), Mint énergie (926€) ou TotalEnergies (927€).
Même avec la baisse du TRV, ces abonnements devraient rester intéressants. Opter pour l'un d'entre eux peut donc être une option. La seule vigilance à avoir est à la fin du contrat: le fournisseur peut très bien augmenter son prix au moment du renouvellement. Veillez à vous assurer qu'il est dans votre budget.