Hausse des taxes sur l'électricité: cinq conseils pour payer son électricité moins cher

Le gouvernement a annoncé il y a quelques jours la hausse de la TICFE, la "taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité", à partir de février 2025.
Une taxe qui concerne l'ensemble des consommateurs et qui atteindra environ 50 euros le mégawattheure, selon le gouvernement, soit plus du double de son niveau actuel, à 21 euros le mégawattheure.
Sachant que la consommation moyenne d'électricité par personne et par an s'établit à un peu plus de deux mégawattheures, cela signifierait concrètement une hausse de cette taxe d'environ 60 euros par an.
Cela veut-il dire que nos factures totales d'électricité vont nécessairement être en hausse? Pas forcément. Des astuces existent pour compenser cette augmentation de la TICFE. RMC Conso vous donne cinq conseils pour limiter la casse, voire faire baisser vos factures.
1- Changer de contrat
Contrairement à une idée reçue, la résiliation d'un contrat d'électricité n'entraîne aucun frais. Vous êtes donc libre de changer de contrat ou de fournisseur à tout moment.
Or le gouvernement a également annoncé une baisse du tarif réglementé. En prenant en compte la hausse de la TICFE, le fameux tarif bleu d'EDF diminuera de 9%.
C'est donc le moment de faire le point sur votre contrat et le prix que vous payez: c'est le prix du kilowattheure, indiqué sur vos factures, qui est important. Si vous n'êtes pas au tarif réglementé, regardez si ce dernier abaissé de 9% sera intéressant pour vous.
Si vous êtes déjà au tarif réglementé ou chez un fournisseur qui s'aligne sur ce tarif, vos factures vont baisser.
Dans tous les cas: comparez les offres. Les prix de gros sur le marché de l'électricité ayant fortement baissé au cours des dix derniers mois, la plupart des fournisseurs proposent des prix inférieurs d'environ 20% aux prix pratiqués il y a un an. Si vous n'avez donc pas changé d'offre depuis plus d'un an, il en existe sans doute une moins chère. L'augmentation de la TICFE vous impactera certes quand même, mais moins.
2- Utiliser un comparateur
S'armer d'une loupe pour vérifier le prix du kilowattheure sur sa facture et le comparer aux grilles tarifaires des plus de 80 fournisseurs d'électricité sur le marché peut paraître un peu rébarbatif.
RMC Conso vous conseille donc de vous aider des services d'un comparateur de prix. Il en existe plusieurs, mais sachez que celui mis en place par le médiateur de l'énergie est complètement gratuit et indépendant.
Son seul défaut est d'être mis à jour par les fournisseurs d'énergie eux-mêmes, il faut donc s'assurer que les prix renseignés sont bien exacts, mais il vous donnera une bonne première idée des différents tarifs pratiqués.
Le comparateur mis en ligne par l'association de consommateurs UFC Que Choisir est également gratuit et indépendant. Rien ne vous empêche d'utiliser plusieurs comparateurs pour être sûr de choisir le meilleur prix.
3- Vérifier la réputation du fournisseur
On n'y pense pas forcément, mais la bonne réputation du fournisseur d'énergie qu'on choisit est indispensable si l'on souhaite faire de vraies économies. Un fournisseur peu fiable et peu transparent peut dissimuler au sein de ses offres des frais cachés.
Pour savoir si vous pouvez faire confiance à un fournisseur, deux indicateurs existent: le premier, c'est le taux de litige du fournisseur, un chiffre mis en ligne par le médiateur de l'énergie et actualisé chaque année. Optez pour un fournisseur qui rencontre peu de litiges.
Deuxième indicateur: le niveau de transparence. La Commission de régulation de l'énergie a mis en place en juillet dernier 13 lignes directrices pour renforcer l'information et la protection des consommateurs.
Un genre de charte de bonnes pratiques que les fournisseurs s'engagent à respecter. Parmi ces dernières, on trouve la possibilité de comparer les offres d'un même fournisseur plus facilement, l'information du consommateur en cas de changement de prix, des fiches descriptives renseignant sur les principales caractéristiques des offres, etc.
Sept fournisseurs n'ont pas souhaité s'engager dans cette démarche de transparence... Mieux vaut peut-être donc les éviter. La liste a été rendue publique sur le site de la Commission.
4- Vérifier la puissance de son compteur
La puissance du compteur, c'est la puissance d'électricité maximale que vous pouvez utiliser chez vous, autrement dit, le nombre d'appareils qui peuvent être branchés en même temps sans que les plombs ne sautent.
C'est à vous de choisir la puissance que vous souhaitez pour votre compteur au moment où vous souscrivez le contrat, en fonction de votre consommation: 3 kVA pour les plus petites surfaces, 6 pour les surfaces moyennes, 9 pour les grandes maisons. Plus la puissance choisie est élevée, plus l'abonnement est cher.
Il est donc important d'avoir une puissance adaptée à votre consommation, au risque de perdre quelques dizaines d'euros par an inutilement en ayant un compteur trop puissant.
Or selon le fournisseur Octopus Energy, un Français sur deux a un compteur à la puissance trop élevée et paye entre 10 et 50 euros de trop par an. Ce fournisseur indépendant a donc mis en place un outil pour permettre aux consommateurs de savoir si la puissance de leur compteur est trop élevée. Il suffit pour cela de renseigner son numéro de point de livraison (PDL), inscrit sur vos factures.
L'objectif de l'outil sera ensuite évidemment de vous pousser à faire un devis auprès d'Octopus... Mais rien ne vous y oblige, vous pouvez utiliser l'outil gratuitement sans changer de fournisseur.
5- Vérifier si vous avez droit au chèque énergie
C'est une aide gouvernementale, pour aider les personnes aux revenus les plus modestes à payer leurs factures d'énergie. Allant de 48 à 277 euros, elle est versée sous conditions de ressources et plus de cinq millions de foyers français y ont droit.
Mais attention, tandis qu'elle était auparavant versée automatiquement, à partir de vos déclarations fiscales et votre taxe d'habitation, son mode de versement a changé depuis la suppression de cette dernière.
Depuis l'année dernière, les nouveaux bénéficiaires doivent en faire la demande eux-mêmes. Les associations de consommateurs estiment qu'environ un million de personnes qui y avaient droit l'année dernière ne l'ont pas touchée, faute de l'avoir demandée.
Si vos revenus ont baissé, vous pouvez être devenu éligible sans même le savoir. N'hésitez donc pas à faire une simulation, le gouvernement a mis en place un site internet dédié.