Quels sont les répulsifs les plus efficaces pour se protéger du moustique tigre?
En Ile-de-France, la campagne de surveillance renforcée du moustique-tigre bat son plein, à quelques semaines de l'ouverture des Jeux olympiques. - Valery HACHE © 2019 AFP
"Le moustique tigre est infernal, il résiste beaucoup." Isabelle, pharmacienne titulaire à pharmacie Portail Alban à Cahors, dans le Lot, a déjà eu plusieurs clients à la recherche d’un répulsif efficace pour se protéger de cet insecte. "On a un camping pas très loin de notre officine, du coup on a eu les premières demandes dès le mois d’avril", rapporte-t-elle.
Pour cause, ce moustique ne sommeille jamais et se manifeste dès l’apparition des premiers rayons de soleil. Il est aujourd'hui présent dans 78 des 96 départements de France métropolitaine, contre 71 l'année dernière.
Ce dernier est vecteur de maladies qui peuvent être assez graves, dont notamment la dengue, aussi appelée "grippe tropicale" et le chikungunya. Ces deux maladies peuvent provoquer des décès. Entre le 1er janvier et le 19 avril derniers, près de 1.679 cas de dengue ont été notifiés à Santé publique France, contre 131 sur la même période en 2023.
À quelques jours du coup d’envoi des vacances d’été, quels sont les répulsifs à se procurer pour se protéger de cet insecte qui prolifère à proximité des points d’eau stagnante? RMC Conso vous répond.
Des produits à base de d’IR35/35
Répulsif de synthèse, l’IR35/35 est une substance active connue pour son efficacité contre les moustiques tigres. Son application permet de modifier notre odeur corporelle et ainsi dissuader le moustique de nous piquer.
"On retrouve plusieurs produits composés de cette substance commercialisés sous des marques différentes. Il y a notamment 5/5 Tropic ou encore Insect Ecran", explique la pharmacienne.
Le pourcentage d'IR35/35 varie d’un produit à l’autre, mais une concentration de 10 à 20% suffit pour se protéger. Isabelle rappelle toutefois que les produits cités par ses soins ne sont “absolument pas adaptés aux enfants de moins de 6 ans”.
"Ce sont également des répulsifs qui prônent une efficacité de sept alors, mais ça n’est pas tout à fait vrai, je conseille d’en appliquer régulièrement en cas d’exposition", détaille-t-elle.
Le DEET fait également preuve d’efficacité
Dans une enquête menée sur 37 marques de répulsifs contre le moustique tigre, l’UFC-Que Choisir estime que les produits les plus efficaces sont ceux à base de DEET, un autre principe actif préparé par voie chimique.
"Les répulsifs antimoustiques les plus efficaces sont à base de DEET à des concentrations de 25%, 30% voire 50 %. Ils sont recommandés dans toutes les zones où les moustiques risquent de transmettre la dengue, le chikungunya ou le paludisme", affirme l’association.
L’UFC prévient rappelle toutefois qu’il faut éviter d’appliquer ces produits sur les plus jeunes "dans des zones exemptées de telles maladies". Selon l’association, les trois répulsifs contre les moustiques tigres les mieux notés sont les suivants:
•Insect Écran Zones infestées, 50% DEET, 18.1/20.
•Mousti K.O Zones à hauts risques, 50% DEET, 18/20.
•Moustidose Zones tropicales et à risques, 30% DEET, 17.7/20.
Des répulsifs potentiellement risqués pour la santé
Si l’ensemble des répulsifs cités ci-dessus se montrent efficaces, ils sont toutefois à utiliser avec précaution. En effet, les professionnels de santé recommandent de ne pas dépasser deux ou trois applications quotidiennes.
"Avec ces répulsifs, on est sur de la chimie… Il peut par conséquent y avoir une forme de neurotoxicité pour les utilisateurs", prévient la pharmacienne.
Notez également que ces produits ne doivent jamais être directement pulvérisés sur le visage, sur des muqueuses ou sur des lésions cutanées. En cas d’application sur un enfant, veillez à ne pas en mettre sur ses mains, car les plus petits ont tendance à les porter à la bouche.
Isabelle rappelle également que les sprays à base de "chimie" ne sont pas l’unique solution face aux moustiques tigre. "On a aussi des produits à base d’huile essentielle de lavande ou de lavandin qui sont moins efficaces, mais moins nocifs", conclut-elle.