Record de cas de dengue: appel à la vigilance avant la saison du moustique tigre et les JO

La dengue bat tous les records cette année dans la zone des Amériques et des Caraïbes, ce qui cause par ricochet une augmentation record de cas importés en France métropolitaine. Avant la saison du moustique tigre et dans la perspective des JO, les autorités sanitaires appellent à la vigilance.

Alerte aux maladies transmises par les moustiques en métropole. Les autorités sanitaires ont appelé ce mardi à la vigilance au vu du record de cas importés de dengue en France métropolitaine depuis début 2024.

La dengue est en quelque sorte une "grippe tropicale" explique sur RMC Harold Noël, directeur adjoint des maladies infectieuses à Santé publique France. Les symptômes sont une fièvre brutale, des frissons, des maux de tête, des douleurs derrière les yeux, nausées, ou encore des douleurs dans les muscles articulations. Cinq jours après la fièvre, on peut avoir des éruptions sur la peau comme des boutons ou des plaques. Des symptômes qui apparaissent dans les trois à 14 jours suivant la piqûre.

"Ce n'est pas une maladie mortelle dans la plupart des cas, mais dans moins de 1% des cas, il peut y avoir des formes graves. L'infection peut provoquer des risques d'hémorragie et donc des risques pour le pronostic vital", explique Harold Noël.

À 80%, les cas importés viennent de Guadeloupe, Martinique ou de Guyane avec des épidémies qui ne sont pas finies, et une transmission soutenue. "On est un contexte de renforcement très important de la circulation de la dengue dans la zone Amérique avec des épidémies de grande ampleur, notamment au Brésil", détaille Harold Noël.

Fin mars, l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a prévenu que l'Amérique latine et les Caraïbes devaient s'attendre à la pire saison de dengue jamais enregistrée, alimentée par le phénomène climatique El Niño.

L'invité de Charles Matin : Dengue, un reccord de cas importés en France - 24/04

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Période à risque pour la transmission locale à partir de mai

Ce qui peut paraître inquiétant, c'est qu'à partir de début mai, le moustique tigre sera actif, jusqu'à fin novembre, et ce dernier a la capacité de capter et transmettre le virus en piquant quelqu'un d'infecté et le transmettre à quelqu'un d'autre. Dans ce contexte, la perspective des JO avec une arrivée massive et un brassage de touristes et athlètes de tous horizons cet été sur notre sol est-elle d'autant plus inquiétante?

"On s'attend à ce qu'il y ait possiblement plus d'introductions avec des cas importés. Il y a des risques de démarrage de transmission locale. Depuis 2010, on a eu 28 épisodes de transmission locales, 9 en 2023 avec 45 cas donc on a vraiment ce risque qui est là", concède-t-il.

Pour se protéger, il faut consulter très rapidement quand on revient d'une zone à risque avec de la fièvre, "afin de casser la chaîne de transmission", conseille Harold Noël.

Le traitement est surtout symptomatique, notamment contre la douleur et la fièvre. Vu le risque hémorragique, l'aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués. Quant à la vaccination, la Haute autorité de santé doit communiquer ses préconisations en juin.

J.A.