"C’est quoi 100 euros?": les automobilistes pas convaincus par l'aide carburant voulue par Emmanuel Macron

Emmanuel Macron s'est exprimé dimanche soir dans une interview télévisée. Parmi les sujets abordés par le président de la République, le plus attendu était certainement celui sur la question de pouvoir d'achat, notamment sur les carburants.
Le chef de l’Etat a annoncé une nouvelle aide jusqu'à 100 euros par an et par véhicule, pour ceux qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler. Un chèque de 100 euros maximum et réservé aux 50% de ménages les plus modestes. Voilà ce qu'Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement.
Exactement les mêmes contours que le chèque carburant lancé en début d'année et qui n'avait pas vraiment convaincu. 10 millions d'automobilistes pouvaient en bénéficier, mais à peine la moitié, 4,3 millions, en avait fait la demande. La mesure avait donc coûté 430 millions d'euros à l'Etat.
Un système ciblé qui a la préférence d'Emmanuel Macron. C'est plus pertinent, selon lui car "on n'aide pas les ménages qui n'en ont pas besoin", dit le président. Cette année, pour en bénéficier, il fallait gagner moins de 1314 euros par mois, pour une personne seule et 3285 euros pour un couple avec un enfant. Les voyages de confort sont également exclus. Devoir prendre sa voiture pour aller travailler est l'une des conditions pour pouvoir bénéficier de ce chèque.
Mais cette aide ne convainc toujours pas les automobilistes. Dans une station essence, l'annonce du président ne convainc pas les travailleurs.
“100 euros c'est rien. Pour les gens qui sont au SMIC, c’est quoi 100 euros? Sur une année avec les frais de voitures, l’essence, l’assurance, c’est quoi?”, “ça fait environ 10 euros par mois, c’est ridicule”, indiquent-ils.
Trop peu d'automobilistes concernés?
Comme chaque dimanche, Joe vient faire son plein pour commencer la semaine. Pour son travail, il conduit 60 km tous les jours. Alors avec un salaire autour du SMIC, et ses deux pleins d'essence par semaine “ à la fin du mois quand on fait les calculs, on est à perte quand on fait les calculs, on est à perte”, regrette-t-il.
Mais pour Joe, pourtant éligible à l'aide du gouvernement, 100 euros par an, ça ne suffit pas. “Ça ne rentabilise même pas les frais kilométriques qu’on a. C’est vraiment une toute petite aide pour moi”, juge-t-il.
Une mesure qui concerne trop peu de monde pour Philippe Nozière, président de l'association 40 millions d'automobilistes.
“Vous avez énormément de Français qui ne sont pas dans cette catégorie-là, mais qui ont besoin de leur véhicule tous les jours et à qui ça coûte très cher”, prévient-il.
Pour lui, pour une mesure plus juste, il faut agir sur le prix du carburant en baissant la TVA autour des 5% comme tous les produits de nécessité.