Un bon antivol et quelques bonnes pratiques: comment ne pas se faire voler son vélo?

Chaque année, 400.000 vélos sont volés en France. (Illustration) - John MACDOUGALL / AFP
Chaque année, près de 400.000 vélos sont volés en France. Un chiffre stable, qui est peut-être sous-évalué, puisque basé uniquement sur les déclarations officielles. Mais des solutions existent pour réduire les risques de vols, notamment en se munissant d'antivols. Cependant, l'offre en magasin est bien souvent gigantesque, rendant difficile le choix entre les U, chaînes et autres antivols pliants. D'autant plus qu'une fois garé, votre deux-roues est toujours susceptible d'attirer les plus mal intentionnés. RMC Conso a listé pour vous plusieurs bonnes pratiques à mettre en place.
Le classement 2024 des meilleurs antivols
Depuis 20 ans, la Fédération française des Usagers de la Bicyclette, ou FUB, malmène un panel d’antivols disponibles dans le commerce. Pendant une minute, le produit est cisaillé, puis tordu et tiré. S’il résiste à cette batterie de tests, l’antivol est ensuite noté et approuvé.
“Chaque antivol est éprouvé de la même manière. Au total, plus de 600 références ont été testées", explique à RMC Conso Angèle Radjagobal, responsable expertise à destination des usagers au sein de la FUB.
Une détermination qui a su faire ses preuves puisque 43% des assureurs exigent désormais des antivols labellisés par la fédération et notés "FUB 2 roues" (la meilleure notation) pour prendre en charge un vélo.
Dans son classement 2024 dévoilé en exclusivité à RMC Conso, près de 30 antivols vélo dans les familles des U, pliants, à chaîne et de cadre ont été testés. Cette année, ce sont deux U (des marques Trelock et Modelabs) respectivement à 45 et 30 euros, qui arrivent en troisième et deuxième positions.
Au sommet, l'antivol de cadre de Decathlon (modèle 900L) à 25 euros récolte, lui aussi "2 roues". Parmi ces trois modèles, seul le U Modelabs obtient la meilleure note à l'épreuve de la meuleuse (deux étoiles), tandis que le U Trelock en obtient une seule.
Si ces produits affichent de bons scores au tableau, leur prix a de quoi dérouter les plus sceptiques. Ce n’est pas le prix qui fait la qualité, assure la FUB. "Certains produits comme qui coûtent jusqu’à 150 euros ne tiennent pas nos tests", résume Angèle Radjagobal.
Le classement FUB des meilleurs antivols selon l'année de test, son poids, son prix ou encore sa marque est à retrouver sur le site de la fédération.
Le U pour l'extérieur, la chaîne pour chez soi
Au fil des années, la FUB a trouvé dans les antivols en U un produit alliant à la fois poids et résistance. “C’est le meilleur compromis en sachant qu’il peut peser entre 1 et 1,3 kilo. Il remporte presque toujours la note FUB 2 roues, quel que soit le modèle”, précise la référente de la fédération. Parmi la trentaine de nouveaux produits testés cette année, plus de 20 sont des U, majoritairement notés FUB 2 roues.
La chaîne reste acceptable si les maillons possèdent un diamètre assez élevé et si le matériau utilisé est bon. En revanche, cet outil pèse lourd, en moyenne deux kilos. La FUB les préconise plutôt pour un usage à domicile qui ne nécessite pas de transport, comme un stationnement chez soi, dans une cour intérieure.
Lorsque certains cyclistes plus extrêmes ont recours à des chaînes de moto, la FUB recommande de voyager léger. “Ces antivols pèsent parfois jusqu’à 4 kilos. À moins de rouler à vélo à assistance électrique, il est préférable de choisir un antivol qui relève du compromis poids/efficacité comme le U”, recommande Angèle Radjagobal.
Compliquer la vie des voleurs
On l'a compris, un bon cycliste est un cycliste équipé. Surtout lorsqu’il s’agit de protéger sa monture des vols. Mais les bonnes pratiques vont au-delà. Protéger son vélo ne s'arrête pas là, il faut choisir le bon endroit pour réduire les risques de vol.
Pour la FUB, il faut compliquer la vie des voleurs. Un antivol ne suffit pas? Mettez-en deux. Un sur le cadre et un sur la roue arrière qui prend aussi le cadre. Pour l’association Paris en Selle, l’emplacement a un grand rôle à jouer pour dissuader les voleurs.
“Une rue passante où le vélo ne sera pas à l’abri des regards est toujours préférable”, conseille à RMC Conso Corentin Roudaut, porte-parole de Paris en Selle.
L’association conseille aux cyclistes de préférer des points fixes pour accrocher sondeux-roues. Plus précisément, des objets scellés plutôt que vissés au sol, plus susceptibles d’être dévissés.
Mais si les vélos sont solidement attachés, les petits accessoires et autres parties amovibles restent victimes de vols. S'ils ont de la valeur, les associations conseillent de les retirer pour la durée du stationnement. “On note des vols de roues arrière, de sonnettes, de supports de téléphone… Ces vols d’opportunités permettent aux voleurs de se faire quelques euros en les revendant”, souffle le porte-parole de Paris en Selle.