Vente de muguet: que peuvent faire les vendeurs et comment bien le choisir comme acheteur?

Un brin de muguet à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, près de Nantes, en avril 2021. - Sébastien Salom-Gomis - AFP
C'est une exception qui n'arrive qu'une fois par an. Ce mercredi et seulement ce jour, la vente de muguet est autorisée pour n'importe qui, sur la voie publique et sans besoin d'autorisation. Les particuliers et les associations ont ainsi le droit de faire commerce de cette fleur aux clochettes blanches.
Véritable tradition française, le commerce de muguet au 1er mai rapporterait chaque année entre 500.000 et 600.000 euros. Mais cette vente doit respecter quelques règles. Premièrement, chaque vendeur doit se référer à la réglementation en vigueur dans la ville où il souhaite vendre ses fleurs. Ce sont les arrêtés municipaux qui encadrent et précisent les conditions de vente.
· 10 à 15 tiges par personne
Seul du muguet sauvage cueilli dans les bois doit être vendu. Mais son ramassage est réglementé, car les produits de la forêt appartiennent à leurs propriétaires. Dans les forêts publiques gérées par l'Office Nationale des Forêts (ONF), la cueillette à "caractère familial" est tolérée, sauf si un risque de disparition d'espèce existe.
Le ramassage est limité par "ce que peut contenir la main", soit 10 à 15 tiges par personne", précise l'ONF, ajoutant que les fleurs doivent être coupées et pas arrachées. À noter qu'un ramassage illégal peut être puni d'une amende et de sanctions prévues par le code forestier.
· Un brin sans emballage
Une fois vos bottes cueillies et prêtes pour être vendues, seule une petite quantité doit être commercialisée, indique service-public.fr, sans indiquer de nombre précis. Les bouquets doivent être commercialisés en brin sans ajouter d'autres fleurs au bouquet et sans emballage. Aucun tarif n'encadre le commerce de muguet au 1er mai. Les vendeurs sont donc libres de fixer leurs prix.
· Pas de stand sur la voie publique
Les vendeurs de muguet ne doivent pas être à proximité d'un fleuriste et ne doivent pas monter un stand en utilisant des tables, des tréteaux ou des chaises. La mairie de Paris impose notamment que chaque vendeur soit à plus de 40 mètres d'un commerce ou d'un fleuriste. Enfin, les vendeurs de muguet ne doivent pas constituer un danger ou une gêne pour les piétons et les véhicules.
Les contrevenants aux règles de vente s'exposent à une amende de 300 €, montant forfaitaire qui peut être minoré à 250€ et majoré à 600€.
"Si vous ne payez pas dans les 45 jours qui suivent la date d’envoi de l’avis d’infraction ou la constatation de cette infraction, vous êtes passible d’une amende de 3.750€ et de 6 mois d’emprisonnement", annonce l'administration.
· Du côté des acheteurs
Chaque premier mai, la question de savoir comment différencier la qualité d'un brin d'un vendeur à l'autre se pose. Les vendeurs occasionels proposent-ils des fleurs d'aussi bonne qualité que les fleuristes? Cécile Mu, fleuriste et gérante de la boutique Madame Pétales dans le 15e arrondissement de Paris, nous apporte quelques éléments de réponses.
Lorsqu'on parle de muguet, quatre qualités existent: le 2e choix, le 1er choix, l'extra et le super extra. Lorsque le 2e choix correspond aux fleurs sauvages, les trois autres sont cultivés sous serre. "Plus la qualité augmente, plus les clochettes seront blanches et épaisses sur le brin", explique à RMC Conso Cécile Mu.
Pour les différencier, il faut observer la longueur de la tige, qui doit être ferme, et le nombre de clochettes. Un autre indicateur de la qualité du brin est l'odeur qu'il dégage. Plus un muguet sent bon, plus sa qualité est assurée. La fleuriste estime entre 1,50€ et 5€ le prix d'un brin de muguet, selon sa qualité.
Reste donc aux consommateurs de faire leur choix ce mercredi, selon la disponibilité, la qualité et le prix des fleurs disponibles. Mais attention de ne pas tarder: les brins de meilleure qualité sont souvent achetés en premier dans la journée.