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Abattoirs: "une zone de non-droit", accuse la sénatrice Sylvie Goy-Chavent

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Après la diffusion des images insoutenables dans l'abattoir d'Alès, des sénateurs ont demandé la création d'une commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie. La sénatrice Sylvie Goy-Chavent (UDI-UC) fait partie de ceux-là. Elle était l'invitée de RMC ce jeudi matin.

"Des pratiques inacceptables", "des images insoutenables". La vidéo montrant les mauvais traitements subis par les animaux à l'abattoir d'Alès avait suscité de nombreuses réactions. L'établissement a fermé depuis la diffusion de ces images et le parquet d'Alès a ouvert une enquête préliminaire sur des "faits d'acte de cruauté, mauvais traitements sur animaux".

Des sénateurs réclament maintenant la création d'une commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie. Sylvie Goy-Chavent, sénatrice UDI, est à l'origine de cette initiative.

Selon elle, il y a un vrai problème: "Il y a un problème d'ordre sanitaire et d'ordre général parce qu'on se rend compte aujourd'hui dans la chaîne de l'élevage jusqu'à l'assiette il y a des zones de transparence qui sont l'élevage par exemple. Par contre entre les deux, on a cet espèce de zone de non-droit qui s'appelle l'abattoir où on ne peut pas rentrer facilement ou certains dérivent dangereusement, comme à Alès".

"On est en train de tuer le modèle français"

Elle pointe notamment du doigt le manque de contrôle dans les abattoirs: "Quand vous avez un ou deux vétérinaires par département, comment font-ils pour être en bout de chaîne dans toutes les chaînes? C'est impossible".

Et cet abattoir est loin d'être un cas isolé. Sylvie Goy-Chavent est aussi ancienne rapporteur de la mission filière viande au Sénat: "Lors des auditions on a eu des gens qui nous ont alerté. On a eu un monsieur qui nous a dit 'j'ai préféré changer d'abattoir et aller plus loin car j'en avais assez de scier les pattes des vaches'. Ce sont des cadences infernales".

Manque de contrôles, dérives… Sylvie Goy-Chavent désigne un autre coupable: "Le lobby de l'agro-industrie énorme pénalise un modèle français qui est un modèle à part qui fonctionne bien. On veut nous faire coller au modèle allemand avec des normes fermes. La France est une filière de viande d'excellence, une filière de qualité, on est en train de tuer ce modèle qui est envié partout dans le monde".