Absentéisme des profs: jusqu'à 10.000 jours de classes perdus, selon la FCPE

De la maternelle au lycée, 6.000 jours d'écoles ont été perdus pour cause d'enseignants absents non remplacés. Ce chiffre provient de données recueillies par les parents d’élèves dans 57 départements via le site internet créé par la FCPE : ouyapacours.fcpe.asso.fr. Un niveau équivalent à celui de l'année dernière à la même époque. Selon la fédération de parents d'élèves, ce chiffre ne concerne que les absences déclarées par les parents, donc "bien en deçà de la réalité". En les extrapolant à l'ensemble du territoire, la FCPE évoque 10.000 jours d'absence.
Pour le ministère de l'Éducation nationale, il faut "remettre en perspective" les chiffres de la FCPE "avec les 30 millions de journées de classe assurées dans le premier degré". Le ministère chiffre donc le taux de journées de classe non assurées entre 0,02 et 0,03%. Le ministère estime que "la situation s'est largement améliorée depuis 2012 grâce à l'effort" du gouvernement "en faveur des créations de postes", François Hollande ayant promis en 2012 la création de 60.000 postes dans l'Éducation nationale.
"On ne va pas attendre 15 jours pour avoir un remplaçant !"
Un discours inaudible pour les parents concernés. Le problème, ce sont surtout les absences de courtes durées. Selon des chiffres du Figaro, seulement 38% de ces absences sont remplacées dans le second degré (collèges et lycées). Car dans la pratique, l'institution attend 15 jours pour mettre en place un remplacement. "Il faudrait déjà commencer par revoir cette règle. On ne va pas attendre 15 jours pour mettre en place un processus pour avoir un prof remplaçant", s'agace ce vendredi sur RMC Robert Die, représentant (PEEP) des parents d’élèves dans un collège d’Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine.
Autre règle à instaurer, selon lui : la polyvalence des professeurs. "Le prof de math pourrait très bien assurer un remplacement en SVT (Sciences de la vie et de la terre, anciennement biologie, NDR) ou en chimie". Enfin, il souhaiterait que les établissements aient "plus d'autonomie pour avoir des vacataires prêts à intervenir si il y a un prof malade".
Des cours de maths… dans son salon
Une situation qui excède les parents d'élèves concernés par ces absences non compensées. En Seine-Saint-Denis, des parents sont allés jusqu’à occuper le bureau du directeur d’une école primaire pour obtenir un remplaçant. Quant à Robert Die, dont la fille n'avait plus de cours de maths en sixième depuis plusieurs semaines, il a tout simplement décidé de faire cours… dans son salon. Le professeur en question, souvent malade en raison de problèmes d'alcool, était constamment absent et s'est même absenté deux mois, entre la rentrée de septembre et les vacances de Pâques l'an dernier.
"Il y avait une équipe de parents d'élèves qui étaient prêts à venir dans le collège pour faire cours aux élèves, raconte Robert Die. Mais l'établissement a refusé pour de sombres histoires d'assurances. Je me suis donc résigné à organiser pendant trois jours une session de rattrapage des cours. Je suis allé chercher une étudiante en mathématiques pour faire des cours chez moi et une dizaine d'élèves sont venus. Les parents déposaient les enfants chez moi le matin, et venaient les chercher le soir".
"On ne va pas rester les bras croisés en attendant que l'institution nous envoie des profs remplaçants puisqu'il n'y en a pas, surtout en maths et en anglais !", râle-t-il. Il n'y a pas de mauvaise volonté des institutions, c'est juste qu'il n'y a pas assez de profs remplaçants. Il y a des vacataires, donc ce doit être un problème d'organisation".