Agression inventée à Aubervilliers: "Comment expliquer tout ça à un enfant?"
Ce n'était finalement qu'un mensonge... Mais une affabulation qui a semé la panique à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ce lundi. Un instituteur, qui affirmait avoir été agressé vers 7h hier matin dans sa classe de maternelle à l'école Jean Perrin par un homme se revendiquant du groupe Etat islamique, a reconnu dans l'après-midi avoir en réalité tout inventé. Pourtant, jusque-là, cet enseignant de 45 ans, en poste depuis 20 ans dans cette école, n'avait jamais fait parler de lui.
"C'est quelqu'un de très gentil. Il s'entendait bien avec les enfants comme avec les parents, vraiment quelqu'un de gentil", confie Nadia, dont la fille était dans la classe de cet instituteur l'an dernier. Un professeur passionné par son travail, investi dans la chorale de l'école, mais parfois sévère avec les enfants. Une personnalité à part, comme le décrivent de nombreux parents d'élèves.
"Il n'y avait aucun problème"
"Il était connu de tous les parents, de tout le quartier. Vingt ans dans la même petite école, ça marque. Et il n'y avait aucun problème, il était apprécié", assure le maire d'Aubervilliers, Pascal Beaudet, qui n'avait jamais entendu parler de lui en mal. C'est pourtant cet homme qui a menti ce lundi sur sa prétendue agression. Beaucoup de questions demeurent, notamment sur ses motivations.
Mais cette histoire pose un autre problème: "Comment expliquer tout ça à un enfant?", interroge Sylvie qui amène chaque jour son petit-fils de 9 ans à la garderie de l'école maternelle. Elle sait qu'elle aura du mal à lui donner des réponses: "Il faut lui expliquer que ce n'est pas une agression. Avec tout ce qui se passe en ce moment, je pense qu'il peut avoir peur maintenant quand je vais l'amener à la garderie. C'est un maître qu'il connaissait donc il faudrait que quelqu'un lui parle, des gens capables de le faire."
"Il faudrait un psychologue pour expliquer cela à un enfant… Moi, je voudrais qu'on nous aide car je pense que ce n'est pas si facile que cela de le faire", estime-t-elle. Un soutien psychologique sera donc proposé dès aujourd'hui à l'équipe enseignante de l'école et aux élèves.