43 milliards d’euros de pertes en Europe à cause des catastrophes climatiques: quel impact en France?

Les vagues de chaleur, sécheresses et inondations qui ont frappé l’Europe cet été ont eu un prix colossal. Selon une étude conjointe de l’université de Mannheim et de la Banque centrale européenne (BCE), les pertes économiques immédiates s’élèvent à 43 milliards d’euros, faisant de 2024 l’une des années les plus coûteuses en matière de catastrophes climatiques. À l’horizon 2030, la facture pourrait grimper à 130 milliards d’euros.
Des dégâts massifs et persistants
Les chercheurs pointent les destructions d’infrastructures: routes, immeubles, récoltes. Mais aussi les perturbations sur l’activité économique : usines à l’arrêt, commerces inaccessibles, sans oublier l’impact humain. Rien qu’en France, près de 300 décès liés aux canicules ont été recensés par Santé publique France.
Les sécheresses et les inondations sont les phénomènes les plus coûteux: une sécheresse moyenne en 2025 coûterait entre deux et six fois plus qu’en 2000, selon l’OCDE.
La France parmi les plus touchés
Avec l’Espagne et l’Italie, la France figure parmi les pays européens les plus durement frappés. Chacun d’eux enregistre déjà plus de 10 milliards d’euros de pertes en 2024, un montant qui pourrait atteindre 30 milliards à moyen terme.
Ces coûts augmentent bien plus vite que prévu. Entre 2020 et 2023, le montant des sinistres climatiques pris en charge par les assureurs a dépassé de 20 % les projections établies seulement deux ans plus tôt.
Vers une flambée des assurances habitation
Cette inflation des catastrophes naturelles a une conséquence directe: la hausse des primes d’assurance habitation. Déjà réévaluée en janvier, la surprime "catastrophes naturelles" (CatNat) sera régulièrement augmentée dans les prochaines années.
Les experts estiment que la prime moyenne habitation pourrait tripler d’ici 2050, passant de 470-500€ par an aujourd’hui à plus de 1.400€ dans les zones les plus exposées. À cela s’ajouteront probablement des franchises plus élevées, des surprimes supplémentaires et, dans certains territoires, des situations où s’assurer deviendra difficile ou très coûteux.