Chute de 8,3% du PIB en 2020: "C’est la plus forte récession depuis 80 ans, c’est d’une gravité exceptionnelle" selon Nicolas Bouzou sur RMC
L'économie française a subi une récession massive en 2020 sous le coup de l'épidémie de Covid-19, avec une chute du produit intérieur brut (PIB) de 8,3%, selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee, qui est toutefois moins mauvaise que ce qu'anticipait l'institut.
L'Insee prévoyait en effet un plongeon du PIB d'environ 9%, mais l'économie française a mieux résisté au deuxième confinement à l'automne, avec un recul du PIB de 1,3% sur le seul dernier trimestre, pénalisé surtout par la chute de la consommation des ménages tandis que l'investissement et le commerce extérieur se sont redressés.
Après une croissance de 1,5% en 2019, l'une des plus importantes de la zone euro, l'année 2020 sera celle d'une récession record pour la France depuis la Seconde Guerre mondiale.
Pour l'économiste Nicolas Bouzou, sur RMC: "Ce n’est pas une crise économique comme celle de 2008. Nous sommes dans une crise sanitaire qui a des implications économiques. C’est la récession la plus grave depuis 80 ans. C’est quelque chose d’une gravité exceptionnelle" décrypte-t-il face à Apolline de Malherbe.
La faute aux confinements?
Le gouvernement tablait lui sur une chute du PIB de 11% en 2020, même si le ministre de l'Economie reconnaissait qu'il s'agissait d'une prévision prudente. Durant ce deuxième confinement, la perte d'activité a été "bien plus modérée que celle constatée lors du premier confinement de mars-mai 2020" et sur le dernier trimestre, le PIB "est inférieur de 5% à son niveau un an auparavant", souligne l'Insee.
La consommation a ainsi de nouveau baissé "fortement" de 5,4% sur la période, en raison des fermetures de commerces, après un rebond de 18,2% au trimestre précédent. A l'inverse, l'investissement a poursuivi sa reprise, en hausse de 2,4%.
"Radiner sur les vaccins, c’est absolument irrationnel"
L'épidémie de Covid-19, en poussant le gouvernement à stopper ou restreindre fortement l'activité économique pour endiguer les contaminations, s'est notamment traduite par une chute de la consommation des ménages de 7,1% sur l'ensemble de l'année.
Nicolas Bouzou a toutefois livré une analyse plus positive: "On s’en sortira quand on aura l’immunité collective, qu’on aura des tests. On s’en relèvera quand la situation sanitaire s’arrangera".
Avant de tacler le gouvernement: "On a tardé dans les prises de commandes des vaccins. Radiner sur les vaccins, c’est absolument irrationnel économiquement. On manque en France d’une intégration de la politique sanitaire et économique (…) On a du mal à croiser les deux".