Hausse du prix du gaz: un bouclier tarifaire sur les abonnements réclamé

À partir du 1er juillet, le prix du gaz va bondir en moyenne de 11,7%. Le coût atteindra les 129,20 euros par mégawattheure TTC en moyenne, le tarif de référence donné par la Commission de régulation de l'énergie (contre 115,70 euros en juin).
Cette hausse est due à "une augmentation des coûts de gestion du réseau de distribution, qui représente la moitié de cette hausse de 11%", explique Lucile Buisson, chargée de mission Énergie au service de l'association UFC-Que Choisir, sur RMC et RMC Story.
Invitée d'Apolline Matin, elle explique que cela est "lié au fait qu'il y a de moins en moins de consommateurs de gaz en France". "Il y a eu 200.000 personnes, entre 2020 et 2023, en moins, qui sont connectées au gaz."
"Du coup, les coûts fixes de l'infrastructure gazière se répartissent sur un moins grand nombre de personnes. Il y a également une moindre consommation du gaz", détaille-t-elle.
Le prix de référence de 129,20 euros intègre notamment l’évolution des tarifs d’utilisation des réseaux de transport et de distribution (+27.5%). Cela reste un tarif indicatif. Les fournisseurs ont toute la latitude pour fixer leur offre. 10,3 millions de Français, 400.000 entreprises et 40.000 sites industriels sont concernés par cette hausse.
Que pourrait faire l'État ?
Le gouvernement a demandé aux fournisseurs de gaz ne pas augmenter les prix des abonnements. Mais pour EDF, c'est une fin de non-recevoir. Et l'entreprise augmentera de presque 9 euros l'offre au prix fixe et de 11,7% l'offre qui variable qui suit les évolutions du prix du marché du gaz. Même hausse pour l'offre à prix variable de Total Energies, confirmée lundi. Quant à Engie, la hausse sera limitée à 10%.
"On se pose vraiment la question de la stratégie de l'État autour du gaz", interroge Lucile Buisson, "parce qu'on va vers une baisse du nombre de consommateurs mais il n'y a aucun plan de démantèlement d'une partie du réseau, qui pourrait faire baisser la taille de ces infrastructures et donc les coûts fixes à répartir aux consommateurs".
"Nous, ce qu'on demande typiquement sur le gaz, avec justement la baisse du nombre de consommateurs, c'est un bouclier tarifaire sur les abonnements", énonce-t-elle.
Pour amortir ces augmentations, les associations de consommateurs plaident notamment pour une baisse ponctuelle des taxes sur le prix du gaz et une augmentation des aides au logement.
Lucile Buisson conseille, elle, aux consommateurs de "comparer les offres". Et "sur du moyen terme, ce qu'on conseille, c'est de la rénovation énergétique, de l'isolation, qui permet de faire baisser la consommation d'énergie", pour limiter sa facture.