RMC

"Je refuse tout flicage possible": les anti-Linky jubilent après la mise en demeure émise par la Cnil

Le compteur électrique communicant Linky fait l'objet de questions et d'inquiétudes récurrentes. La Cnil vient d'épingler EDF et Engie sur leur gestion des données personnelles collectées par le compteur.

La Cnil, la commission nationale de l’informatique et des libertés, tape du poing sur la table concernant les compteurs Linky. Le gendarme français des protections de données a mis en demeure les groupes d’énergies EDF et Engie. Elle leur donne trois mois pour mettre en conformité la manière dont ils gèrent la collecte des informations personnelles des consommateurs par les compteurs Linky.

Ils pointent des manquements dans la manière dont les deux fournisseurs recueillent le consentement des consommateurs concernant la collecte de leurs données, ainsi qu'une "durée de conservation excessive" des ces données.

"Je refuse tout flicage possible"

Voilà qui est de nature à rassurer les opposants à ces compteurs d’un nouveau genre. A Colomiers, près de Toulouse, dans un immeuble de 9 étages, il y a ceux qui ont choisi le compteur Linky et ceux qui disent "non". Près du "placard technique", Laurent témoigne son envie de conserver son ancien compteur.

"Je vous présente le compteur Linky du voisin et je vous présente mon compteur ancien qu’il ne faut pas absolument toucher, que je ne veux absolument pas qu’on touche", explique-t-il.

Laurent estime qu’il s’agit d’un refus légitime pour protéger sa vie privée.

"Je ne veux pas qu’on sache à quelle heure je me lève, à quelle heure je prends mon café, à quelle heure j’allume la télé, ce que je fais de ma vie, si je suis là depuis deux jours, ou depuis trois jours. Si je ne suis pas là ? Si je suis absent ? Je refuse tout flicage possible"

"C’est en fait une atteinte grave à la vie privée"

Dans cette commune de la banlieue toulousaine, Jacotte a créé il y a deux ans l’association baptisée "Contre les compteurs Linky". Pour elle aussi, interdiction de toucher à son compteur. La septuagénaire approuve la mise en demeure ordonnée par la Cnil.

"Ce que fait la Cnil c’est très bien, nous attendions cela depuis de longs mois. Cela correspond tout à fait à notre combat. Et effectivement, nous nous posions beaucoup de questions: que deviennent ces données ? Comment sont-elles utilisées ? C’est en fait une atteinte grave à la vie privée."

L’association de Jacotte qui compte une soixantaine d’adhérents espère qu’EDF et Engie se mettront en conformité le plus rapidement possible.

Jean-Wilfrid Forquès (avec J.A.)