"Je suis dégoûtée": le désarroi des employés de San Marina avant la fermeture des magasins
J-3 pour l’enseigne de chaussures San Marina... Les gérants du groupe ont annoncé ce mardi aux représentants syndicaux la fermeture de l'ensemble des 163 magasins à partir du 18 février.
Les deux potentiels repreneurs se sont désistés, faute de fonds suffisants. San Marina est en redressement judiciaire et en attente d’une probable liquidation lundi prochain devant le tribunal de commerce de Marseille. Avec cette liquidation, ce sont 600 salariés qui restent sur le carreau, et même s’ils s’y attendaient, la décision est difficile à digérer.
À peine la décision annoncée, une publication est postée sur le réseau social de cette enseigne de province: “Liquidation totale jusqu’au 18 février, tout à moins 50%”. La gérante est indépendante et elle ne sait pas comment elle va faire pour la suite.
“Je me retrouve du jour au lendemain sans travail. J’ai tout donné pendant six ans. Au final, je me retrouve avec un local vide, un crédit à payer et sans boulot. Je ne sais pas ce que je vais devenir. Je suis dégoûtée”, s’inquiète-t-elle.
Du dégoût, de la tristesse, mais aussi de la colère pour cette vendeuse d’un autre magasin, qui n’était pas encore au courant. “Nous, en tant que salariés, derrière, on souffre beaucoup. Comme toujours, ils ne nous tiennent pas du tout au courant. On n'est que des matricules pour la plupart. On espère partir au moins avec quelque chose en plus”, indique-t-elle.
Une prime de départ anecdotique?
Et c’est ce que regrette Helmi Farhat, le représentant syndical CGT de San Marina. Les salariés subissent, et malgré leur investissement, ils n’auront peut-être pas de prime de départ.
“Quand ils vont avoir une prime de 30 euros à la fin, moi, je préfère partir sans rien, mais avec ma dignité”, assure-t-il.
La CGT a demandé à San Marina deux mois de salaire supplémentaires pour chaque salarié.