Le profil d'Eric Lombard, ministre de l'Economie, qui a les clés de la non-censure dans les mains

L’homme clé du gouvernement en cette semaine de déclaration de politique générale, c'est le ministre de l'Economie Eric Lombard. Ancien élève de HEC, patron dans la banque et l’assurance, puis directeur général de la Caisse des dépôts… C’est le bras financier de l’Etat.
Dans une première carrière, il s’était frotté à la politique, avec plusieurs postes de conseiller dans les gouvernements Rocard et Bérégovoy il y a une trentaine d’années, ce qui fait que certains le voient comme une "prise de gauche" au gouvernement. Le "Gauchiste de Bercy" écrivait même le journal La Tribune dimanche. Dans son livre Au cœur de la finance utile publié en 2022, il dénonçait le "libéralisme, qui profite toujours aux puissants", ça peut plaire à gauche.
Liens avec la gauche
Il s’entend bien avec le communiste Fabien Roussel, avec les syndicalistes Sophie Binet et Marylise Léon, avec Olivier Faure du PS, il seraient "Amis dans la vie". Et depuis qu’il est nommé, il prend soin de bien traiter la gauche.
Dès la passation de pouvoirs, il a promis "justice fiscale", parlé "d’urgence sociale": "Je porterai mes convictions, n’en doutez pas", a-t-il lancé. Tout en relâchant un peu la bride sur le déficit.
Pour sauver le gouvernement de la censure, Il tourne le dos au RN, et négocie avec la gauche, justement. Alors la gauche c’est le PS, les Verts et les communistes. LFI refuse toujours tout dialogue.
Dommage pour eux, ils ont raté la réunion de mercredi dernier, le soir: pâtés en croûte, saumon fumé et farandole de desserts, écrit L’Express alors que les communistes venaient d’avouer avoir faim. Il séduit, pas que pour le menu, bien sûr, mais car la réforme des retraites n’est plus taboue.
Eric Lombard a déjà quelques surnoms
"Dr Techno et Mister Politique", lit-on ce matin de celui qui semble vite s’adapter au contexte politique. "Spiderman" aussi, il se compare lui-même à l’homme araignée. Pour sa souplesse ? Parce que son destin politique ne tient qu’à un fil ? Non plus. Plutôt pour la phrase : "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités".
On apprend dans Libération ce lundi matin que son bureau est décoré d’une statuette du sage Maître Yoda de Star Wars, il aime donc la pop culture et la musique classique. Il a une amie cheffe d’orchestre, qui le décrit "appliqué", pour son travail notamment de ce que vous entendez.
C’est aussi un chanceux: il avait rendez-vous dans une des tours du World Trade Center, le 11 septembre 2001 au matin. Rendez-vous annulé au dernier moment, le matin même. Un miraculé.