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Économie

Les plateformes Temu et Shein représentent 22% des colis gérés par La Poste

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Les plateformes Temu et Shein "représentent 22% de nos colis", a déclaré ce mercredi le PDG de la Poste Philippe Wahl lors d'une audition parlementaire, soit un point de plus que ceux gérés pour Amazon et alors qu'ils pesaient "moins de 5% il y a cinq ans".

Un chiffre spectaculaire: les plateformes chinoises de mode à prix cassés Shein et Temu représentent 22% des colis gérés par la Poste. C'est le patron de La Poste lui-même qui l'a annoncé mercredi 30 octobre lors d'une audition au Sénat.

L'ascension de ces deux plateformes est fulgurante: elles pesaient moins de 5% des colis il y a cinq ans. Et aujourd'hui 22%, c'est 1% de plus qu'Amazon, le premier client de la Poste. Et pour la Poste, l'explosion de Shein et Temu est une excellente nouvelle parce que l'envoi de colis représente désormais plus de la moitié de son chiffre d'affaires. Alors que la lettre représente plus que 15%.

Et pour revenir à Shein et Temu, ce chiffre de 22% confirme la place qu'ont prise ces deux plateformes chinoises dans le quotidien des Français. La Poste précise d'ailleurs que la part de ces plateformes dans les colis est beaucoup plus importante en France que dans le reste de l'Europe.

Temu est aujourd’hui le 5ᵉ site marchand le plus visité dans le pays, avec 17 millions de visiteurs uniques par mois: c'est autant que les sites de Leclerc et de Cdiscount réunis. Et Shein est 11ᵉ, juste devant un autre chinois, Aliexpress, la filiale internationale d'Alibaba.

Surconsommation

Le succès est phénoménal, mais la pression politique contre ces plateformes se fait de plus en plus forte, puisqu'elles sont accusées de tuer le commerce traditionnel, de pousser à la surconsommation, de vendre des produits parfois dangereux et de polluer massivement.

Temu, ce sont des millions de produits vendus 70% moins cher que sur Amazon, et Shein, ce sont 7.500 nouveaux vêtements par jour. Les pays occidentaux veulent très fortement serrer la vis. L'Europe pourrait leur infliger de très grosses amendes s'il est avéré qu'elles ne respectent pas nos normes et nos règles numériques.

En France, l'Assemblée avait voté au printemps une loi anti-fast fashion qui interdisait notamment la publicité pour ces plateformes, mais le texte n'est pas allé plus loin avec la dissolution. Enfin, aux États-Unis, la Maison Blanche veut considérablement relever les droits de douane sur les colis Shein et Temu.

Thomas Sasportas