Tarification progressive de l'eau: pourquoi peu de communes y ont recours

Le 30 mars 2023, Emmanuel Macron demandait la généralisation de la tarification progressive de l’eau. Le principe: plus on consomme, plus le mètre cube d’eau coûte cher, l'objectif étant d'inciter à une baisse de la consommation. La métropole de Lyon a annoncé ce mercredi adopter ce système, même si celui-ci ne fait pas l'unanimité.
En 2019, environ 8% des services d’eau potable en France appliquaient cette tarification progressive. Impossible d’en savoir plus à date, indiquent à RMC les services de l’Etat, en raison de la complexité du dossier.
Emmanuel Macron souhaiterait que davantage de communes adoptent ce système. Dans le passé, de nombreuses agglomérations s'y sont intéressées, avant d'abandonner l'idée. Selon nos informations, c'est le cas de Grenoble, Limoges ou Annecy.
L'habitat collectif pénalisé par le système...
La ville de Bordeaux appliquait jusqu’ici cette mesure, avant de changer de mode de calcul en janvier, après avoir jugé que la tarification progressive était injuste. Dans la cité bordelaise, 41% des ménages résident en habitat collectif avec un seul compteur pour tout l’immeuble. Une consommation volumineuse qui s'accompagne d'une facture onéreuse.
... les familles nombreuses également
Le Conseil économique social et environnemental a fait le même constat dans un rapport sorti en novembre 2023, pointant le fait que les familles nombreuses plus consommatrices finissent aussi par être pénalisées. “Les factures d’eau sont déjà incompréhensibles, un tarif progressif ne fait qu’ajouter de la confusion et au bout, n'incite pas à réduire sa consommation”, précise à RMC une spécialiste du dossier.