"C'est anxiogène": les salariés de Michelin inquiets face aux mises à l'arrêt temporaire d'usines

Le groupe français de pneumatiques Michelin prévoit des mises à l'arrêt temporaires de certaines de ses usines dans les prochaines semaines. Pour l'entreprise, la baisse du marché mondial dans le secteur du pneu impacte l'activité sur ses différents sites.
De quoi inquiéter les syndicats. Ce mercredi matin, un CSE extraordinaire doit leur permettre de demander un état des lieux détaillé. Mais ils ont peu d'espoir. Plusieurs sites seront à l'arrêt d'ici à la fin de l'année, avec des salariés au chômage partiel.
Des fermetures partielles, à Troyes et au Puy-en-Velay, justifiées par la direction par la conjoncture: la crise traversée par le secteur automobile. Une pilule difficile à avaler pour les travailleurs, malgré la promesse d’un chômage partiel.
“C’est frustrant et anxiogène parce qu’on ne sait pas combien de temps on va tenir”, indique Sandrine Maillard, salariée de l’usine de Troyes et déléguée syndicale CGT.
“Ce qui nous inquiète, c’est 2025. Parce qu’en 2025, on a l’équivalent de six mois de travail. Les six autres mois, on fait quoi?”, questionne-t-elle.
Des pertes d'emplois à prévoir?
Sur d’autres sites, comme Cholet, Vannes et Tours, le problème semble plus profond. De quoi remettre en question la stratégie de l’entreprise selon José Tarantini, délégué syndical central CFE-CGC. “Globalement, c’est moins de pneus. Moins de pneus, c’est moins de fabrication. Moins de fabrication, c’est moins d’usines. Et moins d’usines, c’est moins d’emplois industriels”, appuie-t-il.
Pour lui, les sites français pourraient subir les mêmes pertes d’emploi que leurs homologues en Europe et dans le monde.
“Il y a déjà trois usines en Allemagne, une aux Etats-Unis. Arrêt d’activité en Pologne, arrêt d’activité en Chine… Donc la question, c’est: c’est qui le prochain?”, appuie-t-il.
Actuellement, le groupe emploie 132.000 salariés dans le monde, dont 16.000 en France.