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Grève des éboueurs: les poubelles vont-elles déborder pendant longtemps?

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Dans plusieurs villes de France, les éboueurs ont entamé une grève reconductible contre la réforme des retraites, ce qui inquiète riverains et commerçants.

Les déchets s’amoncellent, et ça risque de durer. Depuis la reprise du mouvement de contestation de la réforme des retraites mardi 7 mars, les syndicats ont annoncé plusieurs reconductions de grèves des éboueurs dans plusieurs villes de France, au moins jusqu'à vendredi.

A Paris, 35% des éboueurs municipaux sont en grève, et 2.000 tonnes d'ordures n'ont pas été collectées depuis lundi selon les chiffres de la CGT nettoiement de Paris. La reconduction a été votée jusqu'à vendredi, tout comme à Auch, Nantes, Metz et dans l’agglomération d’Antibes.

Les éboueurs de Cherbourg et Béthune sont aussi en discussions pour reconduire la grève à partir de ce jeudi. Mercredi soir, les éboueurs de Libourne, Le Havre, ou encore Orléans étaient également en discussions pour eux aussi continuer la grève.

Les habitants s'agacent

Au troisième jour de grève, les deux principaux incinérateurs de déchets parisiens sont bloqués. Le troisième, celui de Saint-Ouen, ne fonctionne que partiellement. Du côté des salariés du traitement des déchets, la détermination se fait sentir et certains promettent une grève qui va durer.

La collecte de déchets a ainsi été stoppée ou réduite dans la moitié des arrondissements de Paris : 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e. Dans les autres quartiers c'est géré par des entreprises privées.

Un mouvement qui se traduit par un débordement des poubelles, ce qui commence à agacer les habitants. "Je trouve ça désolant, pas correct. Ramasser les poubelles, c'est le minimum du service public", nous lancent Christine et Viviane, habitantes du XIVe arrondissement de Paris.

Les commerçants s'inquiètent

Pour Patricia, la situation commence à être inquiétante, alors que les poubelles débordent devant la boucherie où elle travaille. Elle comprend la grève mais espère qu'elle ne durera pas trop longtemps.

"Il y a nos découpes de jambon, de graisse... Si ça reste comme ça, ça va sentir mauvais et en plus on a directement vue sur la boucherie et nos clients voient ça... Je comprends que ce ne soit pas très attrayant", souffle-t-elle.

De l'autre côté de l'avenue, pas encore de déchets devant la terrasse d'une brasserie. Mais ça ne va pas tarder, explique son directeur Patrick Lemercier.

"On a pris la décision de sortir les six conteneurs qui sont déjà pleins à ras-bord. On n'a plus d'espace de stockage dans les sous-sols. Ce n'est pas forcément la meilleure vue qu'on souhaite lorsque l'on veut prendre un verre en terrasse dans une brasserie", rappelle-t-il.

Une situation qui va donc durer au moins jusqu'à vendredi. La grève pourrait ensuite être reconduite la semaine prochaine. A Marseille, souvent scrutée pour ses grèves des éboueurs, pas de reconduction prévue, selon un représentant Force Ouvrière, la réaction amère de la population lors des précédents blocages a affecté les salariés.

J.A. avec Pierre Bourgès et Clara Gabillet