Réforme des retraites: "C'est clair qu'on essaie de freiner au maximum cette loi", assume Eric Coquerel

La commission spéciale sur la réforme des retraites de l'Assemblée nationale poursuit l'examen des 22.000 amendements tout en sachant qu'elle ne pourra terminer de les étudier avant mercredi.

Neuvième jour de débat sur les retraites à l'Assemblée ce mardi . En commission spéciale seulement pour l'instant. Les députés ont au total 22.000 amendements à examiner. Le texte doit arriver dans l'hémicycle en séance plénière la semaine prochaine à partir de lundi. Et il y a fort à parier que les travaux de cette commission ne seront pas repris dans l'hémicycle.

Car si l'ensemble des amendements déposés en commission ne sont pas examinés d'ici mercredi soir, les députés repartiront de zéro, avec le texte d'origine, dans l'hémicycle.

Coquerel: "C'est clair qu'on essaie de freiner au maximum cette loi"

Alors s'agit-il d'une commission pour rien ? Depuis une semaine, les députés enchaînent le vote de chacun des amendements, et Olivier Véran, rapporteur de cette commission ne se fait guère d'illusions, tous les amendements ne seront pas examinés d'ici à mercredi soir. En cause, la stratégie d'obstruction de la France Insoumise à l'origine de 17.000 amendements.

"Ce n'est pas hyper intéressant au bout d'un moment, ce n'est pas hyper pragmatique, mais on est solides, on est là et on débat quand on en a l'occasion."

Le député LFI Eric Coquerel assume.

"On ne bloque pas le travail, on ne lit pas le bottin. On argumente etc... Mais c'est clair qu'on essaie de freiner au maximum cette loi, de façon à ce que le mouvement retrouve un second souffle, et qu'on fasse échouer la loi."

L'exécutif envisage de demander une semaine supplémentaire pour les débats

Quant au député socialiste Boris Vallaud, il ne désespère pas: même si aucun nouveau texte ne sort de cette commission, elle aura permis de mettre au jour les faiblesses du gouvernement.

"Les débats n'auront pas été vains, ils nous auront permis de mettre le gouvernement face à ses contradictions."

Pour éviter que le même scénario ne se reproduise dans l'hémicycle à partir de lundi prochain, l'exécutif envisage de demander une semaine supplémentaire pour les débats. Soit 3 semaines au total.

Pierrick Bonno (avec J.A.)