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Algérie: à la veille de l'élection présidentielle, la jeunesse toujours dans la rue

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Ce jeudi est organisé la présidentielle pour désigner le successeur d'Abdelaziz Bouteflika. Mais beaucoup ne sont pas satisfaits des candidats qui appartiennent toujours au système selon eux.

C’est jeudi que l’Algérie organise le premier tour de l’élection présidentielle. 24,5 millions d’électeurs sont appelés à choisir le successeur d’Abdelaziz Bouteflika. Cinq candidats sont en lice dont quatre anciens ministres et un proche du général Gaid Salah, le chef de l’armée.

Mais depuis février dernier, le pays est secoué par une vague de contestation. Chaque semaine, plusieurs millions d’Algériens continuent de manifester à travers le pays. Ils appellent à boycotter le scrutin qu’ils jugent être une mascarade. Et la contestation populaire ne donne aucun signe d'essoufflement. 

Cette élection, Rachid, étudiant en informatique à l’université d’Alger, n’en veut pas. Aucun des cinq candidats, tous issus du système, ne lui convient.

"Je n’ai jamais voté de ma vie. J’ai 23 ans et je ne vais pas voter parce que c’est le même gouvernement. C’est les mêmes têtes", affirme-t-il. 

Appels à boycotter l'élection

Sur l’une des places très fréquentée d’Alger, il retrouve d’autres étudiants contestataires. Mobilisée depuis le début du mouvement, Djazira n’ira pas voter non plus jeudi. Cette élection présidentielle, c’est pour elle une mascarade.

"On n’est pas sorti que pour éliminer Bouteflika, on est sorti pour détruire tout ce système. Même si ces élections passeront, on ne va pas s’arrêter, on va être de plus en plus déterminé. On continuera ces manifestations pacifiques jusqu’au bout", indique-t-elle. 

Un changement radical, mais déjà en 10 mois beaucoup de choses ont changé pour Salima. Elle a retrouvé de l’espoir. "Je voulais quitter le pays, je voulais vraiment aller étudier ailleurs. Mon rêve, c’est maintenant de continuer mon combat ici. Avec ce mouvement, on essaye de s’imposer et de montrer que les jeunes s’engagent", explique-t-elle.

Les manifestants appellent à boycotter l’élection. Le grand gagnant de cette présidentielle pourrait être l’abstention. 

Nicolas Ropert et Caroline Philippe avec Guillaume Descours