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Attentat de Londres: "Ce n'est pas un mode opératoire récent"

Un policier dans les rues de Londres, le 4 juin 2017.

Un policier dans les rues de Londres, le 4 juin 2017. - Chris J Ratcliffe - AFP

Les trois assaillants ont d'abord foncé sur les passants à bord d'un véhicule, puis les ont attaqués au couteau quelques centaines de mètres plus loin.

Au moins sept personnes sont mortes ce samedi soir à Londres lors d'une attaque terroriste perpétrée par trois assaillants, qui ont d'abord foncé sur les passants à bord d'un camion-bélier sur London Bridge, avant d'en sortir et de les attaquer au couteau à Borough Market, à quelques centaines de mètres du pont.

L'attaque n'a pour le moment pas été revendiquée. Cela fait néanmoins écho à la propagande menée par Daesh, qui avait diffusé en avril dernier une vidéo intitulée "Attaquez-les", destinée aux candidats terroristes dans les pays européens, selon les services de renseignement belges.

Des moyens accessibles à tous

Dans cette vidéo, deux hommes camouflés montraient des techniques simples d’attaques au couteau. Ce n'est pas exactement le même scénario qui s'est déroulé hier, mais les mêmes armes ont été utilisées. Selon les premiers témoignages, les assaillants avaient en effet des couteaux et des machettes et non des armes à feu. Des moyens quasiment accessibles à tous, qui nécessitent peu de logistique et qui font donc courir moins de risques de se faire repérer.

"Ce n'est pas (un mode opératoire) tellement récent", explique ce matin sur RMC Claude Moniquet, expert en terrorisme et auteur de Daech, la main du diable.

"Dès octobre 2014, le porte-parole de Daesh conseillait à ceux qui ne pouvaient pas se procurer des explosifs de prendre un marteau, un couteau, une voiture et de frapper des 'infidèles' partout où ils le pouvaient", rappelle-t-il. 

L'ancien agent de la DGSE souligne que "c’est quelque chose de facile, qui ne nécessite aucune préparation, qui est très très difficile à repérer par les services de sécurité".

De fausses ceintures explosives

L'utilisation de fausses ceintures explosives, que les assaillants portaient, est également "une vraie signature" pour Roland Jacquard, spécialiste de l'anti-terrorisme et président de l'Observatoire international du terrorisme.

"Il y a un an, Daesh avait demandé (à ses assaillants) de porter des ceintures explosives car cela leur permettait de faire des prises d’otages sans que la police ne puisse intervenir", explique-t-il ce matin au micro de RMC.

Les véhicules ont servi d'armes plusieurs fois en Europe ces dernières années: le 14 juillet à Nice, à Berlin en fin d’année dernière sur le marché de Noël, Stockholm en avril, et surtout Westminster, à Londres, le 22 mars dernier. Une attaque particulièrement similaire à celle d'hier, puisqu’une voiture avait foncé sur des piétons sur un pont et que le conducteur avait ensuite poignardé à mort un policier devant le Parlement.

L.A., avec Claire Andrieux