Brésil: Lula, favori de la présidentielle pour son grand retour

Lula - AFP
Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, l'ancien président brésilien, est le favori de l'élection présidentielle dont le premier tour à lieu ce dimanche. Il est candidat à la présidentielle pour la septième fois. C’est donc une longue histoire. Celle d’un homme qui a quitté l’école à 10 ans pour devenir cireur de chaussures, puis ouvrier métallurgique à 14 ans. Il perd aussitôt un doigt dans une machine.
A 21 ans, il se lance dans le syndicalisme, ce qui lui vaudra plusieurs séjours en prison sous la dictature militaire. Il fonde ensuite un grand parti de gauche et commence donc à se présenter à la présidentielle. 1988, première élection démocratique au Brésil, il est battu au deuxième tour. 1994, deuxième défaite. 1998, troisième défaite. Et finalement, sa quatrième candidature sera la bonne. Il est élu en 2002, premier président de gauche, et réélu triomphalement en 2006.
A la fin de son deuxième mandat, il n’a pas le droit de se représenter et laisse la place à sa chef de cabinet Dilma Rousseff qui va aussi faire deux mandats, puis Lula veut revenir. Il est désigné candidat par son parti pour la présidentielle de 2018. Sauf qu'entre-temps, il est rattrapé par des soupçons de corruption, condamné à 12 ans de prison et déclaré inéligible. Il va se constituer prisonnier, rester presque deux ans en prison avant d'être libéré et finalement innocenté, ce qui lui permet de se présenter une nouvelle fois, 33 ans après sa première candidature…
Lula et Bolsonaro, deux hommes que tout oppose
Avec de bonnes chances d'être élu. A 76 ans, il est le favori des sondages qui lui promettent 47% au premier tour. Loin devant le président sortant Jair Bolsonaro. Entre les deux hommes, qui se détestent, c’est un choc de titans. Deux très grandes gueules que tout oppose. Bolsonaro est présenté par ses adversaires comme un homme d'extrême droite. Lula est présenté par ses adversaires comme un homme d'extrême gauche.
Bolsonaro a déjà fait savoir qu’il n'était pas prêt à accepter une défaite, un peu comme son modèle Donald Trump aux Etats-Unis. Si Lula n’est pas élu au premier tour, le second n’aura lieu que quatre semaines plus tard, fin octobre. Ce qui promet un mois de campagne féroce, avec des risques de violences…