Brexit - Un impact sur le tourisme en France? "J'espère qu'on n'aura pas à réduire nos vacances"

REPORTAGE - Conséquence du Brexit, les touristes britanniques pourraient être moins nombreux à venir en France cette été. Dans les Pays-de-la-Loire où les Anglais sont particulièrement nombreux à venir l'été, on s'inquiète de les voir partir.

Si le Brexit pourrait attirer de grandes entreprises de la City en France, les touristes eux pourraient renoncer à leurs vacances dans l'hexagone. Le secteur devrait être le premier impacté par la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne a annoncé mardi Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au commerce extérieur. Au domaine de la Brèche, près de Saumur dans le Maine-et-Loire, 70% des campeurs sont Britanniques. Parmi eux de nombreux habitués des lieux comme David. Mais avec la baisse de la livre sterling, sa famille anglaise prévoit de se serrer la ceinture pour les vacances cette année.

"On réfléchit à deux fois avant de sortir, avant de dépenser de l'argent, reconnaît-il. On veut continuer à profiter du camping pendant nos trois semaines de vacances et j'espère qu'on n'aura pas à réduire à deux semaines, même si ça coûte un peu plus cher pour nous."

Autour de la piscine, ces touristes britanniques n'ont pas l'intention de bouder l'hexagone, même si les premiers effets du Brexit se font sentir. "Le taux de change a été touché, a constaté Paul venu d'Irlande du Nord. On obtient moins d'euros avec nos livres. Ca va avoir des conséquences sur nos dépenses: moins de restaurant, moins de friandises. Ca coûte maintenant aussi cher qu'en Angleterre."

"On va accentuer la publicité"

La crainte du départ des touristes britanniques dans les Pays-de-la-Loire a déjà fait réagir l'Agence de développement économique de la région. Deux semaines après le Brexit, elle vient de lancer une campagne de communication à destination des Britanniques qui représentent 39% de la clientèle étrangère. Pour l'instant, aucune réservation n'a été annulée au Domaine de la Brèche, le camping est bien rempli jusqu'à la fin de l'année. Ce qui ne rassure pas pour autant sa gérante Brigitte Saint-Cast.

"Je crains les conséquences comme après la crise de 2008, la crise des subprimes. Les clients raccourcissaient leurs séjours", se souvient-elle.

Pour continuer à attirer les clients elle envisage déjà de prendre les devants. "On va accentuer la publicité, on va peut-être aller à plus de salons qu'on pensait le faire en Grande-Bretagne. A nous de continuer à les attirer d'une façon ou d'une autre."

C. B avec Adrien Godet