Disparition du journaliste Jamal Khashoggi: quelles conséquences pour l'Arabie saoudite?

Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi est porté disparu depuis son entrée au consulat de son pays le 2 octobre. Ryad est soupçonné de l'y avoir fait assassiner, et l'affaire commence à avoir des répercussions sur le royaume.

Le 2 octobre, Jamal Khashoggi, journaliste saoudien et collaborateur du Washington Post est entré au consulat de son pays à Istanbul en Turquie. Il s'est ensuite volatilisé. Le président des Etats-Unis Donald Trump a pour la première fois admis jeudi que le journaliste était très probablement mort, menaçant Ryad de "très graves" conséquences si sa responsabilité était confirmée.

Cette disparition commence à avoir des répercussions sur le pays. Répercussions économiques notamment: les unes après les autres, de grandes entreprises annoncent qu'elles ne se rendront pas au forum économique de Ryad la semaine prochaine. Le fonds monétaire international ne sera pas représenté. La France boycotte également le rendez-vous. Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie a annulé son déplacement: "Les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui pour que je me rende à Ryad, ces faits sont graves et nous voulons savoir toute la vérité".

"Une situation extrêmement alarmante"

Pour faire la lumière sur la disparition du journaliste saoudien, plusieurs organisations internationales réclament désormais une enquête de l'ONU. Une enquête indispensable pour Katia Roux d'Amnesty international: "Cette situation est extrêmement alarmante, d'où le besoin de passer par un organisme comme les Nations unies pour faire la lumière sur ce qui s'est passé et obtenir des réponses sûres, indépendantes et étayés".

De son côté, l'Arabie Saoudite nie toujours en bloc être lié au probable assassinat de Jamal Kashoggi. La police turque a perquisitionné la nuit dernière la résidence du consul d'Arabie Saoudite à Istanbul. Le parquet d'Istanbul a publié jeudi un texte affirmant qu'il informerait le public des avancées de l'enquête "en cas de nécessité".

Céline Martelet (avec P.B.)