Élection présidentielle aux Etats-Unis: que sont les "Swing states"?

Jour du vote aux Etats-Unis. Tout doit se jouer dans les états américains que l’on appelle les "swing states". "Swing" en anglais, ça ne veut pas dire "danser", cela signifie "basculer", ou "balancer", "pivoter". Les "swing states", ce sont donc les état pivots, ou les états charnières, les états clefs, là où l’élection se joue.
Parce que sur les 50 états américains, il n’y pas de suspens dans une quarantaine d’entre eux. Par exemple, on sait d'avance que la Californie et New York voteront pour Biden. On sait sans risque de se tromper, que les états du sud comme l’Arizona, la Louisiane, le Mississippi, l’Alabama voteront pour Trump. Et c’est pour cela qu’aucun candidat ne fait jamais campagne par exemple à Los Angeles ou à New-York. Ça ne sert à rien, c’est joué d’avance.
Une dizaine d'états indécis
Ce ne sont pas toujours les même. L’Ohio, par exemple est toujours un swing state. Et on dit que celui qui gagne l’Ohio gagne l'élection. Une vérité lors des trois dernières élections. La Floride est aussi un état qui bascule d’une élection à l’autre. Et ou les scores sont souvent serrés.
Mais cette année par exemple, le Texas est considéré comme un "swing state" parce que les sondages sont très serrés alors que traditionnellement c’était un état républicain à coup sûr.
Les états que l’on regardera de très près la nuit prochaine sont surtout situés au Nord-Est dans la région des Grands Lacs. Le Michigan, le Minnesota, l’Iowa, l’Ohio. Des états que Trump avaient gagné à la surprise générale il y a quatre ans et qu’il devra regagner s’il veut être réélu.
En fait pour gagner aujourd’hui, Trump devrait remporter tous les états où il est favori, tous les "swing states", et en plus créer la surprise dans un état démocrate. C’est ce qu’il avait fait en 2016.
Un système électoral particulier
En fait, les électeurs américains élisent des grands électeurs qui eux même éliront le président. Et la règle c’est : "The winner takes all". Celui qui gagne un état emporte tous les grands électeurs. Donc sur les dix états clefs, il vaut mieux en gagner 6 de justesse que 4 très largement. Et il vaut mieux gagner les gros que les petits.
C'est pour cela que l’on peut être élu président des États-Unis en ayant moins de voix que son adversaire. Il y a quatre ans Hillary Clinton avait eu 3 millions de voix d’avance sur Donald Trump, mais ce dernier avait remporté plus de grands électeurs. En 2000 déjà Georges Bush avait déjà gagné avec moins de voix que son adversaire.
À quelle heure sont attendus les résultats?
C’est la grande question, et cela dépendra des résultats, si c’est serré ou pas. En Pennsylvanie par exemple, l'un des état clé, il est interdit de dépouiller les votes par correspondance avant demain. Et ils sont 10 fois plus nombreux qu’il y a quatre ans. Si l’un des candidats a une avance suffisante avec les votes du jour, il n’y aura pas besoin d’attendre le dépouillement de ces votes reçus par la poste. Mais si ce n'est pas le cas, alors il faudra plusieurs jours pour avoir les résultats complet. En 2000 il avait fallu attendre le 12 décembre pour que l’on compte et l’on recompte les voix en Floride.
Donald Trump a fait savoir qu’il ne voulait pas de cette incertitude, propice à toutes les tricheries selon lui. Il voudrait que les résultats soient proclamés dès ce soir. S’il devait être en tête, il compte se déclarer vainqueur très vite. Sans attendre le dépouillement des votes par la poste, qui pourrait lui être défavorables.
Pour répondre à votre question, si un candidat s’impose nettement, on devrait le savoir vers 3 heures du matin. Sinon cela pourrait prendre des jours, des semaines voir plus. La date limite, étant le 6 janvier, jour du vote des grands électeurs
Et quels sont les scénarii possibles cette année?
Si Donald Trump l’emporte même avec peu d'écart, Joe Biden s’inclinera. Si Biden l’emporte largement comme le prédisent les sondages, Trump devrait reconnaître sa défaite. Mais si c’est serré. Tout peut arriver. Cela pourrait se régler devant les tribunaux avec d’interminables recours, voir se régler dans la rue. C’est le scénario que les américains redoutent.