En Suède, les retraités continuent à travailler pour joindre les deux bouts
En France, la réforme des retraites est en pleine discussion: l’objectif est de passer à un système par points, un système adopté par la Suède il y a plus de 20 ans. Une des conséquences principales, là-bas: les seniors sont beaucoup plus nombreux à travailler qu’en France. Le taux d’emploi des 60-64 ans est de 70% en Suède, contre 30% chez nous.
Après une carrière d’institutrice, Kerstin ne s’est pas arrêté de travailler pour autant: elle est aujourd’hui employée comme baby-sitter 10 heures par semaine: "Les gens sont surpris que je continue. Mais ça m’amuse et je gagne de l’argent".
Cette Suédoise aux yeux pétillants a 79 ans: "Bien sûr, l’argent est une motivation. Je travaille notamment pour compléter ma pension de retraite qui est très basse. Elle est suffisante pour vivre, mais pas pour me faire plaisir, comme voyager par exemple".
"J’ai le sentiment de contribuer au futur de la Suède"
Les agences de recrutement dédiés aux seniors font florès en Suède depuis une quinzaine d’années. Celle de Båb Bengtsson revendique 14.000 inscrits âgés de 55 à 86 ans: "Je me réveille chaque matin avec le sourire, parce qu'on aide des seniors à trouver un travail, et ils sont bien sûr payés comme tout le monde. J’ai le sentiment de contribuer à la société, au futur de la Suède".
Mais le système de retraite suédois renforce les inégalités, déplore Anders Thoré, analyste à l’association de défense des retraités: "Une partie des retraités vit confortablement, mais beaucoup ont du mal à joindre les deux bouts. Environ 250.000 retraités sont sous le seuil de pauvreté, soit environ 15% d’entre eux. C’est beaucoup plus que dans le reste de la population".
Résultat, les Suédois qui le peuvent placent leur argent dans des fonds de pension dès le plus jeune âge pour s’assurer un niveau de vie suffisant lorsqu’ils seront à la retraite.