"Expliquez-nous": pourquoi Donald Trump se radicalise-t-il?
Le premier débat entre les deux candidats à la présidentielle américaine aura lieu mardi. Et nous sommes clairement entré dans la période des coups bas. Avec un premier scud délivré cette nuit contre Trump par le New York Times contre le président. Le journal révèle que le président a payé 750 dollars d'impôt fédéraux en 2016, l'année de son élection. Et zéro centime lors de dix des quinze dernières années. Tout cela grâce à une habile politique d’optimisation fiscale et à cause de lourdes pertes de certains des ses golfs ou de ses hôtels. Une révélation embarrassante pour celui qui se présente toujours comme un homme d’affaire "successful". Mais le journal ne dit pas que tout cela est illégal ou pas.
De son côté Donald Trump a décidé de radicaliser sa fin de campagne. Le président américain n’a jamais fait dans la nuance et ce n’est pas maintenant qu’il va commencer à cinq semaines et un jour du scrutin. Et donc samedi, comme prévu, il a fait un choix radical en nommant une juge militante à la cour suprême.
Amy Coney Barrett. 48 ans. Mère de sept enfants dont deux Haïtiens adoptés et petit dernier trisomique. Catholique pratiquante, membre d’un courant de l’église qui défend l’autorité de l'époux sur l'épouse. Elle a publiquement expliqué qu'être magistrate pour elle, c’est participer à la construction du royaume de Dieu. En l’a nommant pour ce poste “à vie” à la cour suprême Trump a envoyé un message très clair aux adversaires de l’avortement et aux partisans de la liberté d’être armé.
Autre signe d’une radicalisation de Donald Trump. Il n'exclut pas de contester le résultat. Il l’a dit à la surprise générale, mercredi au cours du conférence de presse. Un journaliste lui a demandé : “Pouvez-vous prendre l’engagement d’assurer une transition sans violence en cas de défaite?” Et il a répondu: “On verra.” Il indique clairement qui pourrait contester le résultat et en particulier les résultats des votes par correspondance. Façon de faire monter la pression.
Une violente campagne sur les réseaux sociaux
Et tout ceci n’est rien à côté de la violence de la campagne sur les réseaux sociaux. Et surtout sur Facebook qui compte à peu près autant de comptes actifs qu’il y a d'électeurs. Et là tous les coups sont permis. Les pro-Trump arrivent à lancer des rumeurs qui sont relayé des centaines de milliers de fois.
Joe Biden, est dopé, Donald Trump demande d’ailleurs un contrôle anti-dopage après le débat de demain. Joe Biden disent les rumeurs s’est opposé l’arrestation d’Oussama Ben Laden au Pakistan. C’est faux. Joe Biden a promis de réduire les budgets de la police. C’est faux. Mais ca passe. Et Donald Trump relaie la plupart de ces fausses rumeurs sur son compte Twitter qui à 86 millions d’abonnés.
Enfin il y a la campagne très active des “conspirationnistes”. En particulier les soutiens de Q-Anon. Un mouvement prétendument dirigé par un homme très haut placé dans les services secrets. Et la thèse principale, c’est que Trump se bat seul contre un vaste complot satanique et pédophile qui se livre à des trafics d’enfants volés. Réseaux qui a des ramifications au plus haut niveaux de l’état.
La thèse secondaire, c’est que le coronavirus a été inventé pour camoufler ces trafics, pour détourner l'attention du public. Avec la complicité de la Chine, de l’ONU, et de l’OMS.
On pourrait en rire et les prendre pour des doux dingues. Mais on voit de plus en plus dans les meetings de Donald Trump des supporters avec la lettre Q sur leur blouson.
La belle fille du président, Kimberly Guil Foyle qui est à la fois procureur et animatrice de télévision et en même temps la fiancée de Donald Trump Jr et bien Kimberly défend ces thèses complotistes. Elle dit sérieusement que Joe Biden est favorable aux trafics sexuels. Et Donald Trump ne dénonce pas, il trouve au contraire que les partisans du mouvement Q sont de bons Américains. La fin de campagne s’annonce pleine de belles saloperies.