Fallait-il recevoir le président turc Recep Tayyip Erdogan ?
Emmanuel Macron rencontre son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan ce vendredi. Cette visite bilatérale, la plus importante du chef de l'Etat turc dans un pays de l'UE depuis le putsch manqué de juillet 2016, portera essentiellement sur les dossiers régionaux, comme le conflit syrien ou la question du statut de Jérusalem, mais Paris assure que la question des droits de l'homme sera également abordée.
> Pour Guillaume Gouffier-Cha, député LREM du Val-de-Marne, il est tout à fait normal qu'Emmanuel Macron reçoive Recep Tayyip Erdogan comme n'importe quel chef d'Etat:
"Il n'y a pas de distinction à faire, la question n'est pas de savoir s'il est fréquentable ou pas. C'est une relation d'état à état, il est normal que nous ayons un échange franc et direct sur l'ensemble des questions, même celles qui peuvent déplaire. Nous, notre philosophie, c'est que nous devons poursuivre l'échange avec la Turquie et nous dire les choses en face à face. Nous avons pleinement conscience qu'aujourd'hui en Turquie, il y a des purges, il y a une remise en question des droits de l'homme et ces questions nous allons les aborder frontalement".
> En revanche, pour Pierre Dharréville, député communiste des Bouches-du-Rhône, cette visite d'Erdogan légitimise l'action du président turc:
"Je ne suis pas certain aujourd'hui qu'on ait besoin de créditer M. Erdogan pour la politique qu'il est en train de mener. Ça apparaît comme une provocation aux yeux de beaucoup, aux yeux des militants de la cause kurde qui sont nombreux dans notre pays. Tout ça est assez choquant parce qu'il y a une conjonction d'événements qui est problématique. Nous savons que la solution politique au Moyen-Orient passera par la Turquie mais elle passera aussi par des changements en Turquie, mais elle ne pourra pas se faire sur le dos du peuple kurde".