Italie: les migrants s'inquiètent d'un futur gouvernement populiste

Le président italien, Sergio Mattarella, a mené de nouvelles consultations mardi avant de décider s'il nomme Giuseppe Conte, un juriste inconnu du grand public, pour diriger un gouvernement populiste que la Commission européenne a d'ores et déjà mis en garde contre les dérapages budgétaires.

A quelques kilomètres seulement du centre historique de Rome, un camp d’accueil à ciel ouvert. Osmane fait partie des 300 personnes à y vivre. Arrivé il y a 3 ans, il suit avec anxiété la situation politique italienne: "Je suis inquiet des décisions que peut prendre le nouveau gouvernement envers nous les migrants. J’ai surtout peur des lois qu’il va mettre en place".

Installé dans le camp depuis 7 mois, Karim lui n’a pas peur. Le jeune Egyptien est surtout très en colère contre le leader de la Ligue du Nord: "C’est de la merde, Salvini est un raciste ! Il ne comprend pas qu’on est plus forts que lui, nous on passe des mois, des années dans des camps de réfugiés. Lui il ne tiendrait pas 5 secondes".

"C'est à l'Union européenne d'intervenir"

L’association Baobab Expérience apporte une aide aux migrants de ce camp: nourriture, démarche administrative. Andrea Costa en est le coordinateur. Pour lui, une seule solution contre les mesures draconiennes proposées par la coalition: "L’Union européenne! C’est à l’Union européenne d’intervenir. Les lois européennes en matière d’immigration vont déjà dans la mauvaise direction. Il ne faudrait pas qu’elle devienne complice de ce crime".

Le mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord ont déjà promis que les 4 milliards d’euros qui servent actuellement à accueillir les migrants en Italie. Serviraient à l’avenir, à les expulser.

Anaïs Bouitcha (avec P.B.)