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Manifestations et violences aux USA: "On a trop souvent manifesté pacifiquement..."

La tension est maximale aux Etats-Unis après la mort d'un Afro-américain, George Floyd, tué par la police à Minneapolis (Minnesota).

6e nuit de tensions aux Etats-Unis. Des manifestations se sont tenues dans au moins 75 villes selon le décompte du New York Times (New York, Philadelphie, Dallas, Las Vegas, Seattle, Des Moines, Memphis, Los Angeles, Atlanta, Miami, Portland, Chicago, ou encore la capitale Washington..) mais aussi en Europe, à Berlin ou Londres.

La colère s'est emparée du pays après la mort il y a une semaine à Minneapolis d'un homme noir de 46 ans, George Floyd, des mains d'un policier blanc.

Donald Trump, confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat alors que le pays est confronté au Covid-19, a promis de "stopper la violence collective". Il a dénoncé les agissements de "gauchistes radicaux" et notamment la mouvance radicale "antifa" (antifasciste), qu'il a annoncé vouloir désigner comme une organisation terroriste.

"On est venus avec panneaux mais ça ne marche pas..."

Voitures brûlées, magasins pillés, heurts avec la police... Pour Jenny, habitante de Minneapolis, c'est l'unique moyen de se faire entendre.

"On est venus avec panneaux mais ça ne marche pas... Aucun policier blanc n'a jamais été condamné après la mort d'un homme noir."

Depuis sa mort, il y a une semaine, George Floyd est devenu le symbole de la lutte contre les violences policières aux yeux d'une autre jeune manifestante, Erika.

"Nous voulons que justice soit faite"

"Le traitement des Noirs aux Etats-Unis est absurde. Ce n'est pas correct du tout. Nous voulons que justice soit faite et que cet officier de police soit tenu responsable de ces actions."

Mais la mort de George Floyd révèle de manière plus globale le sentiment d'inégalité ressenti par la communauté noire aux Etats-Unis. Et c'est intolérable pour Tim Walz, gouverneur du Minnesota.

"Vous ne pouvez pas continuer à dire que c'est un endroit où il fait bon vivre si votre voisin, à cause de la couleur de sa peau, n'a pas cette même chance."

La crise sanitaire actuelle exacerbe cette situation explique Marie-Cécile Naves, directrice de recherche à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).

"L'étincelle prend car on est dans un contexte où les noirs sont particulièrement touchés par les inégalités et par l'accès à la santé, au chômage. Un cocktail explosif qui conduit aux mobilisations d'aujourd'hui."

Et pour elle, le discours de Donald Trump, qui n'a jamais condamné le comportement de ces policiers, contribue également à la violence de ces émeutes.

Caroline Philippe (avec J.A.)