"On doit éliminer le PKK": les Turcs habitant près de la frontière syrienne contre l'arrêt des combats
À Sanliurfa, à une cinquantaine de kilomètres de la frontières turco-syrienne, l'annonce du cessez-le feu n’est pas vraiment une victoire. L'accord négocié entre le président turc Erdogan et le vice-président américain Mike Pence, fait craindre aux habitants un retour du PKK Kurde, qu'Ankara et plusieurs pays occidentaux considèrent comme un groupe terroriste.
"Je ne suis pas du tout d’accord avec ce cessez-le feu. Notre nation veut éliminer cette milice kurde et on doit l’éliminer. Si ils partent, ils vont se disperser et revenir c’est sûr. Mais les Kurdes du PKK ne partiront pas. Dites-moi où ils iraient ?", s'inquiète au micro de RMC Abdullah, qui en attend plus du président Erdogan.
"Ils vont encore causer des problèmes"
À la même table, Arif sirote un thé en regardant sa cigarette se consumer. À l’entendre, la zone tampon de 32 km réclamée par Ankara ne suffira pas: "Même si le PKK accepte ce deal, nous ne l’acceptons pas. Admettons qu’ils se déplace de 30km, ils vont encore causer des problèmes et la Turquie devra encore y faire face", assure-t-il.
Emiran, 17 ans, ne souhaite qu’une chose, que la guerre s’arrête: "Je préfère qu’il s’en aille sans résister. C’est mieux. Ça suffit, nos soldats meurent. Vous imaginez, 2-3 victimes tous les jours ?". Selon les termes de l’accord, les belligérants ont 5 jours pour cesser les combats.