Quand Macron compare sa visite d'Etat à un conte de Perrault

Popularité, symbole, mais peu d'avancées politiques ou diplomatiques: Emmanuel Macron a achevé sa visite d'Etat aux Etats-Unis mercredi soir. L'heure du bilan a sonné. Et selon le Président, il est en réalité "peu féerique".

Trois jours d'une visite d'Etat, du faste et des embrassades: l'offensive de charme d'Emmanuel Macron pour tenter d'obtenir des concessions de Donald Trump a parfois semblé tourner à l'avantage de l'Américain, qui n'a rien lâché sur le fond mais a donné le ton sur la forme.

Sur le plan de popularité, c'est plutôt réussi: Emmanuel Macron a été ovationné par les parlementaires américains au Congrès, ovationné par les étudiants lors d'un débat à l'université Georges Washington et lors de ses déambulations dans la capitale des Etats-Unis, il a enchaîné les saluts et les photos avec les promeneurs. 

Sur le plan de l'image, c'est aussi plutôt réussi: les accolades avec Donald Trump, le dîner d'Etat, la visite au Martin Luther King Memorial, la plantation du chêne dans les jardins de la Maison Blanche... Emmanuel Macron voulait mettre en avant les symboles de la relation franco-américaine. Pendant trois jours, il n'a été question que de cela. 

"Pas de citrouille qui se transforme"

En revanche, le bilan sur le plan politique est moins flatteur: le chef de l'Etat rentre à Paris avec bien peu d'avancées diplomatiques avec lui. Aucune garantie sur le commerce, encore moins sur l'Iran. Seules concessions faites par Donald Trump: des discussions pour un nouvel accord. 

Emmanuel Macron dresse lui-même un bilan en demi-teinte, voire "peu féerique": "Nous ne sommes pas dans un conte de Charles Perrault, donc il n'y a pas une citrouille qui à minuit, d'un seul coup, se transforme en carrosse, ça n'existe pas. Par contre, il y a un travail lent et patient". 

Devant un petit comité de journaliste, il confie ensuite: "Il y a eu des avancées réelles durant cette visite. Ce qu'on imprime dans ces moments-là, à l'égard de l'opinion publique, à l'égard de la classe politique, à l'égard des milieux d'affaires américains est essentiel parce que c'est ça qui paie dans le temps".

Elisa Bartholomey & X.A