Qui est Jack Dorsey, l'homme qui a fait taire Donald Trump?
Jack Dorsey a 44 ans. Il porte le plus souvent des tee-shirts, un bonnet de laine, et un piercing dans la narine gauche. C’est un self-made-man, sans diplôme originaire de Saint-Louis dans le Missouri. Il a eu l'idée de Twitter à 14 ans, en imaginant une messagerie instantanée pour les chauffeurs d’une compagnie de taxi. On connaît la suite... et un succès mondial.
Mais Jack Dorsey est un homme qui délègue beaucoup pour se consacrer à ses passions. Le jeûne, ne rien manger pendant les week-ends, le yoga, le sauna, les bains glacés, le luxe, les mannequins et aussi le Bitcoin. Quand je vous dis dilettante, le mot est faible. Il a d’ailleurs un moment perdu le contrôle de Twitter parce qu’il ne foutait rien. Ces associés l'avaient écarté, deux ans après le lancement du site, avant de le rappeler et de le faire revenir comme PDG en 2015.
>> A LIRE AUSSI - Qui est Satoshi Nakatomo, mystérieux fondateur du Bitcoin?
Il est aussi capable de dire de grosses bêtises. En 2018, il avait conseillé à ses followers d’aller passer leurs vacances en Birmanie alors que la junte militaire était en train de réprimer les Rohingyas.
Il a aussi estimé une fois que les vaccins pouvaient être la cause de l’autisme. Mais, en avril dernier, dès le début de l'épidémie de coronavirus, il a fait un énorme chèque en faveur de la recherche et donc de la recherche sur le vaccin. Il a donné un milliard de dollars, soit 28% de sa fortune. C’est énorme.
Une décision contestée
Politiquement, il est inclassable. Il était Punk dans sa jeunesse, on le dit très à gauche, mais il peut être copain avec les twittos les plus conservateurs.
Samedi, il était comme d’habitude en vacances au soleil, en l'occurrence à Tahiti, lorsque son groupe a annoncé cette mesure choc: fermer définitivement le compte Twitter de Donald Trump parce que je cite, il risque d’inciter à la violence. Décision étonnante, contestable, contestée et bien tardive.
Une des explications, c'est la pression interne. Twitter à 5000 salariés dont 300 cadres qui ont fait savoir à Jack Dorsey qu’ils vivaient très mal que Trump utilise leur réseau pour soutenir ceux qui ont envahi le capitole. Des salariés de Tweeters qui vivent majoritairement en Californie et à New-York, là où l'on déteste Trump.
Jack Dorsey a cédé à cette pression, le PDG qui ne travaille pas beaucoup n’a pas voulu se fâcher avec ses salariés. Et comme il n’a pas un très grand sens politique, il n’a pas vu la polémique que cela allait provoquer.