Reprise des violences meurtrières à Gaza: “c'est un coup de massue au moral”, témoigne un déplacé

Après seulement dix jours de trêve, Israël a frappé dimanche des dizaines de cibles du Hamas dans la bande de Gaza. Il accuse le mouvement palestinien d'avoir attaqué ses troupes. Le Hamas a également accusé l'État Hébreu de violation du cessez-le-feu.
La Défense civile palestinienne a fait état de 45 Palestiniens morts dans les bombardements israéliens. L'armée israélienne a, elle, annoncé le décès de deux soldats tués au combat à Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Si Jérusalem a assuré dans la soirée que la trêve reprenait, le retour des bombes dans le ciel de l'enclave palestinienne fait encore reculer l'espoir d'une paix durable.
"C'est une fatigue qui nous écrase”
Ahmed, professeur de français déplacé de Gaza-ville à Deir Al Balah, au centre de l'enclave, se sent impuissant. “Les frappes, c'est un coup de massue au moral, ça enlève tout espoir d'une pause réelle. On se dit que la mort peut nous toucher n'importe quand. C'est une fatigue qui nous écrase”, témoigne-t-il auprès de RMC.
Et même si le cessez-le-feu reprend, “pour moi ce n'est qu'une pause potentiellement dans la peur, pas la fin de la guerre. L'objectif n'est plus la paix, c'est juste de survivre.”
Car Gaza manque de tout, répètent les ONG: de nourriture et surtout de médicaments en quantité. La reprise de l'aide humanitaire ces derniers jours est entravée, insiste Olivier Routeau, directeur des opérations de Première Urgence Internationale:
“On a envoyé des autorisations pour faire entrer du matériel et ça nous a été refusé. Ce qu'on observé cette semaine, c'est l'augmentation des denrées sur les marchés, mais absolument pas dans une mesure suffisante. Il faut imaginer quelqu’un qui meurt de soif et on leur donne un goutte à goutte.” Il dit son inquiétude: il faudra des mois et des mois pour stabiliser la situation.