Royaume-Uni: Charles III retire le mandat royal aux célèbres Fingers

Disgrâce pour les Fingers. Le chocolatier Cadbury est désormais snobé par le roi d'Angleterre, Charles III, qui lui a retiré son mandat royal dont il bénéficiait depuis près de deux siècles. Vu de France, on ne mesure pas vraiment l'importance du mandat royal. Mais en Grande-Bretagne, le "royal warrant", c'est un peu comme le macaron or ou argent qui vous aide à choisir entre plusieurs tablettes de chocolat au supermarché, en plus chic.
A l'origine, au 15e siècle, il distinguait les entreprises qui fournissaient la famille royale ou la cour. Ce mandat permet aujourd'hui aux heureux élus d'apposer les armoiries royales sur leurs emballages, leurs publicités et leurs locaux. Bref, de se faire de l'argent grâce à l'image de marque de la "royal family". Or, Charles III a décidé de faire du ménage parmi les "happy few". Exit Cadbury, qui commercialise notamment les Fingers et les chocolats Dove, et qui bénéficiait de cette faveur royale depuis 1854.
Un lien avec la guerre en Ukraine?
Le roi n’a pas expliqué les raisons de son choix. C’est le pouvoir discrétionnaire, il n'a pas à se justifier. Mais il y a peut-être une clé d'explication à trouver dans la géopolitique. La coalition B4Ukraine avait interpellé Charles III sur les entreprises qui continuent de travailler avec la Russie, malgré l'invasion de l'Ukraine.
C'est le cas de la maison mère de Cadbury et aussi de la multinationale Unilever, une autre recalée des mandats royaux. Les deux entreprises n'ont pas contesté leur éviction, rappelant leur fierté d'avoir pu être associées par le passé à la famille royale. Cela parait anecdotique, mais c'est peut-être une manière pour le roi d'affirmer ses convictions, sans pour autant froisser tous ses partenaires historiques. Au total, 386 entreprises ont conservé le fameux mandat royal. La liste complète est accessible en ligne. On y trouve notamment les champagnes français Moët et Chandon.