"Troisième sexe": le gouvernement allemand adopte un projet de loi
Le gouvernement allemand a adopté mercredi un texte légalisant un "troisième genre" sur les certificats de naissance, faisant du pays un précurseur en Europe dans la reconnaissance des personnes intersexes.
A côté de "féminin" ou "masculin" pourra être mentionné la mention "divers" pour les personnes concernées, selon ce texte de loi qui doit encore être approuvé par la chambre des députés.
L'argument principal: que personne ne soit discriminé en raison de son identité sexuelle. Pour les associations, c'est un véritable tournant dans la reconnaissance de ces personnes intersexes: "Cette troisième catégorie fait sens biologiquement parlant car la nature ne s'est pas limitée à deux options" avancent-ils. Ca permet surtout aux personnes de ne pas être "étiqueté" et peuvent désormais se présenter simplement comme une personne.
Le gouvernement de grande coalition entre les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates applique ainsi une décision de la Cour constitutionnelle de 2017. La plus haute juridiction allemande avait donné aux députés jusqu'à "fin 2018" pour voter la légalisation d'un "troisième sexe".
Et la France?
Depuis 2013, l'Allemagne l'avait déjà appliqué: rien n'obligeait à renseigner le champ relatif au sexe à la naissance. Les intéressés peuvent ensuite, au cours de leur vie, soit faire le choix d'un sexe masculin ou féminin, soit garder la mention du sexe non renseignée.
D’autres pays commencent aussi à légiférer: les Pays-Bas et l'Autriche par exemple, où ce "troisième sexe" est en voie d’être reconnu. En France, c'est encore compliqué... Selon la loi, tout individu doit être rattaché dans les cinq jours suivants la naissance à l’un des deux sexes: masculin ou féminin. L'an dernier, la Cour de cassation a rejeté la reconnaissance d'un "sexe neutre"
C'est pourtant quelque chose qu'il faudra prendre en considération à terme: selon les statistiques des Nations Unies, cela concerne, en France, une naissance sur 4000.