"Les combats, on n’y croit pas trop": un Français installé en Ukraine donne son ressenti sur les tensions avec la Russie

Des troupes russes sont massées aux frontières avec l’Ukraine. Et prêtes à attaquer, selon le renseignement américain. Mais à Poltava, à environ 200 km de la Russie, où il est installé, l’entrepreneur français Yann Fourastier ne ressent pas cette tension. "Tout se passe très bien, a-t-il assuré ce lundi dans ‘Apolline Matin’ sur RMC et RMC Story. Nous vivons normalement, calmement, dans la paix et une certaine harmonie. On entend beaucoup de bruit de l’Occident, surtout. On est dans l’est du pays, à 1h30 de la frontière. Je me suis marié en Ukraine, la famille de ma femme est de part et d’autre de la frontière. Autant dans la famille que dans le quotidien, c’est très calme. La famille côté russe a les troupes sous les yeux, mais il n’y a pas d’alarme."
Pas d’angoisse, alors ? "Pas du tout, répond ce Français expatrié. On a une crainte par rapport à des évènements qui peuvent nous abîmer la vie. KLM a suspendu ses vols, pour rien. Il n’y a pas de raison. C’est ça qui nous perturbe, parce que ça a un impact économique, un impact sur nos vies. C’est une guerre psychologique entre Américains et Russes. En Ukraine, tout va très bien. Enfin, non, il y a une guerre en effet à l’est depuis huit ans (dans le Donbass, ndlr), mais c’est aujourd’hui qu’on s’en occupe."
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"Des consignes courantes"
De nombreuses ambassades, comme celles des Etats-Unis, d’Israël ou encore d’Allemagne, ont demandé à leurs ressortissants de quitter l’Ukraine. Mais pas la France. "Nous avons eu un message de notre ambassadeur hier (dimanche), qui nous disait très clairement qu’il n’y a pas d’alarme, pas plus que ça, explique Yann Fourastier. Il faut être prudent dans les déplacements, qui sont à éviter. Je dirais que ce sont des consignes courantes. Ce que je comprends, pour être habitué à me déplacer, c’est : que se passe-t-il si le train est bloqué parce que l’opérateur arrête les trains ? Pas parce qu’il y a des combats, mais parce que l’opérateur arrête. Là, on se retrouve un peu bloqué."
Pour ce Français installé en Ukraine, la guerre est encore loin. "Les combats, on n’y croit pas trop, confie-t-il. S’il avait dû y avoir des combats, ça se serait passé avec l’effet de surprise il y a six mois. Pas maintenant, où tout le monde est prêt, où tous les combattants sont prêts, où le pays est surarmé."