Pénuries, arrêts maladie… Combien va coûter le variant Omicron à l’économie?
Comment le variant Omicron va-t-il déstabiliser notre économie ? A ce stade, il est probable que les prochaines semaines vont ressembler à celles qu’on connaît depuis l’été 2021, avec les mêmes perturbations… mais en bien pire.
Depuis six mois, l’activité est freinée par les pénuries de main d’œuvre et les difficultés d’approvisionnement à cause du manque de matières premières, de composants électroniques, et de dysfonctionnements logistiques.
Au vu de l’explosion des arrêts maladie (+740% entre le 1 novembre et le 19 décembre), ces pénuries vont s’accroitre au point de provoquer des blocages qui pourraient s’apparenter à ceux qu’on connait en période de grève.
Certains secteurs vont souffrir plus que d’autres… Côté consommation, il y aura des gagnants et des perdants. Les perdants : bars, restaurants, activités culturelles, tourisme, transports, qui vont perdre des clients. Les gagnants : le commerce en ligne et notamment les achats de produits français.
Côté production, certains secteurs sont plus vulnérables que d’autres. Ceux dans lesquels le télétravail est compliqué voire impossible, comme la construction, la logistique, les transports en commun, les services publics comme la santé, l’éducation, le ramassage des ordures, tous les métiers dits essentiels… C'est environ 30% du PIB dont le fonctionnement est menacé.
En revanche, ça devrait mieux se passer pour les services qui peuvent télétravailler (banque, assurance…) ou l’industrie (un quart des entreprises a commencé à relocaliser).
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Un impact sur la croissance
Combien ça va couter à la croissance ? L’impact dépendra de la durée de la vague, de son ampleur et des nouvelles règles d’isolement. Si ça dure un mois, ça coûte ce que coûte une bonne grève: 0.1 à 0.2 point de croissance sur l’année.
Si ça dure plus longtemps, l’impact à l’échelle mondiale serait de 0.5 à 2.5 point de croissance en moins. Si des pays se reconfinent comme l’ont fait les Pays-Bas, puisque le variant est présent aujourd’hui dans 110 pays.
Et puis, moins visible au quotidien mais tout aussi nocif pour l’économie : ce virus génère de l’incertitude qui pénalise les décisions d’avenir et d’investissement. L’optimisme des chefs d’entreprise a chuté en décembre. Le moral des consommateurs retombe au niveau d’avril 2021 (3e confinement).
Seule une intervention de l’Etat, à travers des aides massives, devrait permettre une nouvelle fois de les faire tenir. En espérant que le malheur, lui aussi, se montre éphémère. En revanche, il y aura peut-être moins d’inflation.