"Il y a une ambiguïté dans les propos de Juan Branco": le bâtonnier de Paris demande à l'avocat de renoncer à défendre Piotr Pavlenski
Le bâtonnier de Paris a demandé à Juan Branco de renoncer à défendre Piotr Pavlenski dans l'affaire Griveaux, évoquant "l'absence de distance" entre l'avocat et les actions de son client, a annoncé mercredi le barreau dans un communiqué.
"Le conflit d’intérêts soulevé par le parquet n’est pas avéré. En revanche, il y a dans les propos de Juan Branco une difficulté liée à l’indépendance nécessaire pour un avocat vis-à-vis de son client. J’ai donc demandé à Juan Branco de se retirer ce qu’il a fait. Il y a une ambiguïté dans les propos qu'il a tenus, laissant planer le doute sur la préparation des faits de Monsieur Pavlenski", a assuré ce mercredi sur RMC le bâtonnier de Paris Olivier Cousi.
Le bâtonnier de Paris a également annoncé avoir saisi la commission de déontologie et de secret professionnel afin de déterminer si "ces propos étaient conformes aux règles".
Juan Branco simple "conseil" de Piotr Pavlenski ?
"Ce qu'on a fait, nous l'avons fait sans haine. Nous avons juste montré un désaccord entre des actes et des paroles", avait assuré Juan Branco à propos de la diffusion de vidéos à caractère intimes de Benjamin Griveaux. Confronté à ses propos lundi sur RMC et BFMTV, l'avocat avait assuré qu'il n'y avait là qu'une manière de défendre son client. "C'est toute la question qui sera soumise à la commission de savoir si c'est une défense du client qui rentre dans le cadre de l'exercice professionnel ou si ces propos dépassent ou non ce cadre", a précisé le bâtonnier de Paris ce mercredi.
Juan Branco avait dénoncé ce week-end une atteinte aux droits de la défense, expliquant que le parquet s'opposait à sa désignation comme avocat de l'activiste russe, mis en examen mardi pour la diffusion de vidéos intimes de l'ex-candidat LREM à la mairie de Paris. L'avocat avait assuré avoir "conseillé" Piotr Pavlenski sur les vidéos à l'origine du retrait de Benjamin Griveaux avant leur diffusion.
Procéduralement, le parquet ne peut pas s'opposer seul au choix d'un avocat mais il peut, lorsqu'il redoute un conflit d'intérêts, saisir le bâtonnier pour qu'il tranche la question.