"C'est pas la zone": à Gannat, la maire décide d'armer les policiers municipaux, les habitants divisés

Les trois policiers municipaux de la commune de Gannat, dans l'Allier, auront la possiblité d'être armés, selon la décision de la maire Véronique Pouzadoux. Celle-ci reconnaît une faible délinquance mais assume son choix. Les habitants, eux, sont divisés sur sa pertinence.

Polémique à Gannat, une petite ville de l'Allier au nord de Clermont-Ferrand. Les trois policiers municipaux seront bientôt formés et équipés d'une arme à feu. Après leur formation, les trois agents pourront choisir librement s’ils souhaitent ou non être armés. "80 % des habitants soutiennent ma décision", revendique la maire divers droite Véronique Pouzadoux, qui se présentera à sa succession en 2026.

Délinquance en baisse

Pourtant, la délinquance est plutôt en régression sur place, grâce à la présence d’une gendarmerie dotée de 22 militaires. Et les habitants interrogés par RMC sont divisés sur la pertinence d'une telle décision. "C'est pas la zone comme dans les grande ville”, selon Josiane. “C’est une petite ville tranquille !”, abonde Françoise.

Donner des pistolets 9 mm aux policiers municipaux, une mesure aberrante pour Nicolas. "Dans certaine ville plus grande, quand on voit les faits divers, que ce soit utile, oui, mais pas à Gannat. Je ne pense pas que ce soit nécessaire."

Et pourquoi pas, lui répond Zineb. Un tel équipement pourrait être dissuasif. "Avec l’autoroute, des gens peuvent arriver de l’extérieur en se disant qu’on se sentira moins surveillés dans ces petits patelins", commente-t-elle.

10.000 € au programme

Budget prévu: 10.000 euros, une mesure découverte par hasard par les élus d’opposition, comme Gérard Coulon, surpris de la façon de procéder. “Ce qui nous a choqué c'est qu'il n'y a pas eu d'explications, ni informations, ni débat.”

Décision assumée par la maire, Véronique Pouzadoux, malgré une tendance à la baisse de la délinquance dans la ville. "On n’est pas sur une montée de violence, on est sur une montée de protection. Ils ont un uniforme, ils sont sur la voie publique, donc ils sont une cible. Il faut donner à cette cible la volonté (sic) de se défendre.”

Vincent Chevalier avec LM