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EXCLU RMC. La lettre qui contredit la version de l'ex-épouse de Joël Le Scouarnec, qui niait être au courant

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Joël Le Scouarnec a reconnu qu'il a commis des "actes odieux" au premier jour de son procès à Vannes. Ce mardi, c'est son ex-épouse, Marie-France Le Scouarnec qui va être entendue. Elle a toujours assuré ne pas être au courant des actes criminels de son ex-mari, mais ce mardi matin, RMC révèle en exclusivité une lettre portant sa signature et qui contredit cette version.

Le procès de Joël Le Scouarnec, cet ancien chirurgien, accusé de 299 agressions sexuelles et viols, s'est ouvert lundi à Vannes. Il a reconnu devant la cour criminelle du Morbihan avoir "commis des actes odieux". Ce mardi, l’accusé de 74 ans va voir se succéder son entourage familial à la barre et notamment Marie-France Le Scouarnec, son ex-épouse.

Elle a toujours nié être au courant des activités criminelles de son mari, mais ce mardi matin, RMC dévoile en exclusivité une lettre qui contredit sa version. Une lettre partagée par deux femmes, reconnues victimes lors du précédent procès de Le Scouarnec.

La lettre portant la signature de Marie-France Le Scouarnec, l'ex-épouse du chirurgien Joël Le Scouarnec, accusé de 299 agressions sexuelles et viols
La lettre portant la signature de Marie-France Le Scouarnec, l'ex-épouse du chirurgien Joël Le Scouarnec, accusé de 299 agressions sexuelles et viols © RMC
La deuxième partie de la lettre signée par Marie-France Le Scouarnec.
La deuxième partie de la lettre signée par Marie-France Le Scouarnec. © RMC

Ce courrier, Agnès et Fanny le tiennent fermement entre les mains. L’une était une amie de la famille Le Scouarnec, l’autre une nièce de l’accusé. La première a dénoncé les viols de l’ancien chirurgien six mois trop tard, et lors du procès de 2020 la prescription a frappé ces faits. En revanche elle a été reconnue victime parce que Joël Le Scouarnec détenait des images à caractère pédopornographique d’elle. Un cas de figure similaire pour Fanny.

Aujourd’hui, elles acceptent de parler pour la toute première fois parce qu’elles estiment que ce procès est aussi celui de l’omerta qui a régné autour des faits pédocriminels de Joël Le Scouarnec. Elles veulent rendre publique cette lettre manuscrite qui porte la signature de Marie-France Le Scouarnec, l’ex-épouse de l’accusé. Un courrier rédigé sept ans avant la première plainte.

“Elle écrit: ‘je vous demande de bien vouloir préserver mon fils, le seul à ne pas connaître le passé de son père’. C’est une preuve irréfutable qu’elle savait. C’est écrit par sa main et envoyé à des amis”, confie Fanny.

Les deux femmes entendues dans quelques jours

“C’est important de dire que certes celui qui a commis les crimes, c’est Joël Le Scouarnec, mais il les a commis pendant un certain nombre d’années, en toute impunité. Son ex-épouse savait. Si elle avait parlé, il n'y aurait pas autant de victimes”, ajoute Agnès.

Les deux amies, accompagnées de leur avocate Maître Nathalie Bucquet, seront entendues comme témoins dans quelques jours. Elles espèrent faire entendre leur voix.

“Les aveux de Marie-France le Scouarnec permettrait d’accepter de ne pas avoir parlé. Maintenant, je me dis que c’est certainement la seule personne qui aurait pu nous aider à libérer notre parole”, pointe Fanny.

Une enquête a été ouverte pour non-dénonciation des faits. À ce stade, l’ex-femme du chirurgien est présumée innocente.

Pierre Bazin avec Guillaume Descours