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Avalanches: vent, couche de neige fragile, passage d'un skieur... Comment les expliquer et les prévenir ?

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18 personnes sont mortes dans des avalanches sur les massifs français depuis le début de la saison, dévoile sur RMC Stéphane Bornet, porte-parole de l'association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches. Conditions météo, vent, stabilité du manteau neigeux... Les appels à la prévention se multiplient.

Trois personnes sont décédées samedi dans des avalanches en Savoie. La première a eu lieu à midi, dans le massif de Belledonne sur la commune d'Arvillard, la seconde à Bonneval-sur-Arc en Savoie. Ils étaient tous les trois des randonneurs.

Le bilan serait donc de 18 morts dans les massifs français depuis le début de la saison 2024-2025, selon les chiffres dévoilé ce dimanche sur RMC par Stéphane Bornet, porte-parole de l'association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches. La préfecture de Savoie indiquait vendredi soir 12 décès auprès de l'AFP.

Des risques évalués par Météo France

La première victime de samedi était une randonneuse à ski, de nationalité française et âgée de 30 ans. Deux de ses compagnons ont été blessés, selon les pompiers. Le groupe a été surpris alors qu'il faisait l'ascension des Grands Moulins, qui culmine à 2.495 mètres d'altitude. Le risque avalanche est de 3 sur 5 dans le secteur, ont-ils précisé à l'AFP. 

Les deux autres victimes se trouvait eux sous la chapelle Notre-Dame-de-Toute-Prudence et se dirigeaient au col des Fours. Elles étaient accompagnées de trois camarades de montée. La coulée s'est produite sous le col de l'Iseran (2.760 mètres d'altitude), ont précisé les gendarmes à l'AFP précisant une information du Dauphiné Libéré.

Déjà plus de décès recensés que la saison dernière

"Il y a eu 18 victimes depuis le début de la saison. C'est un nombre important, à l'heure où on se parle, nous ne sommes qu'à la mi-saison et on a déjà dépassé le bilan de l'année dernière, qui était particulièrement bas (16, NDLR)", déplore Stéphane Bornet au micro d'Anaïs Matin. "Cette année, on retombe dans les standards. À chaque fois, les accidents surviennent pendant ou après un épisode météo et venteux. C'est traumatisant pour les victimes et l'ensemble des secours."

Comment expliquer ces avalanches mortelles? "Il y a eu énormément de précipitations ces derniers jours, soit sous forme de pluie à basse altitude soit sous forme de neige au delà de 1.800-2.000 m, accompagnées de vents" qui ont provoqué une "accumulation de grosses épaisseurs de neige fraîche sur certaines pentes", explique-t-il.

Un constat partagé par Grégory Coubat, guide de haute montagne dans la vallée maurienne. "On a eu peu de neige pendant une longue période, il y a eu du beau temps. Quand il y a de la neige ou que du vent en ramène, cela fait une couche fragile et repose sur celle qui s'est formée en début de saison."

Zone B et C en vacances, appel à la prudence

L'heure est donc à la prudence sur les stations, tant pour les skieurs que pour les randonneurs, en pleine période de vacances scolaires. D'autant que la zone C a rejoint vendredi soir la zone B. Car les avalanches peuvent être provoquées par le passage humain, comme le rappelle Stéphane Bornet.

"Renoncer, c'est s'offrir la possibilité d'y retourner", assure Stéphane Bornet, porte-parole de l'association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches

"Il faut laisser le temps au manteau neigeux de se stabiliser, qu'il puisse prendre la cohésion. La neige tient dans la pente grâce à un équilibre entre la répartition des forces. Elle peut être déstabilisée soit naturellement avec des précipitations soit par le passage d'un ou plusieurs skieurs", détaille-t-il.

Comment s'équiper?

"Il faut sortir équipé, avec un détecteur d'avalanches (DVA), une pelle, une sonde... Le détecteur est le seul système qui permet un auto-sauvetage en attendant les secours", énumère ce dernier, qui conclut: "Il faut aussi prendre connaissance des bulletins émis par Météo-France, préparer son itinéraire et prend conseil auprès des professionnels en station, et ainsi potentiellement décaler, repousser ou renoncer à sa sortie."

Léo Manson et Cassandre Braud