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Faits divers

"C'est la guerre ici": les habitants d'un quartier de Nîmes exaspérés après une nouvelle fusillade

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Un Nîmois a été abattu sous les yeux de son fils de 8 ans mardi soir, 15 jours seulement après une autre fusillade, en plein jour, devant une école. La CRS-8 a pourtant été déployée dans ce quartier sensible du Bas-Chemin d'Avignon. Mais rien n'y fait et les habitants du quartier sont à bout.

Nouvelle fusillade mortelle à Nîmes dans le Gard. Un homme âgé de 39 ans a été tué par balle mardi soir. La scène, d’une grande violence, s’est déroulée sous les yeux de son fils de 8 ans. Elle intervient après une autre fusillade au même endroit 15 jours plus tôt en plein jour et devant une école sans faire de blessés et malgré le déploiement d'une compagnie de CRS 8 le 10 février dernier.

À peine trois heures après le meurtre, trois hommes de 19, 21 et 25 ans ont été interpellés à Marseille dans le cadre de l'enquête pour meurtre selon BFMTV. Vers 23h, les policiers de Marseille remarquent quatre hommes dans une Clio 4 grise, en train de s'affairer autour d'un sac. Une voiture, comme celle aperçue sur la vidéo de surveillance d'une commune à la sortie de Nîmes dans laquelle partait le commando de tueurs, après avoir mis le feu à leur première voiture.

Une kalachnikov retrouvée

Les policiers s'approchent du groupe, qui prend la fuite, trois hommes, sur quatre, sont finalement arrêtés. Dans le coffre de la voiture, ils trouvent justement un bidon d'essence, mais aussi une kalachnikov. Or, c'est avec ce type d’arme que la victime a été tuée. Selon BFMTV, les trois hommes, ont 19, 21 et 25 ans, d'abord placés en garde à vue à la PJ de Marseille, ont été transférés mercredi à celle de Montpellier, dans le cadre de l'enquête pour le meurtre de Nîmes.

Dans le quartier de la victime, une chape de plomb semble peser depuis mardi soir. Au 4e étage de son immeuble, Dalila, maman d’un petit garçon scolarisé dans le quartier, a tout entendu ce soir-là.

“J’ai entendu des coups de feu et une voiture qui passait à vive allure. Je suis descendu voir et c’est là que j’ai vu le corps avec une voiture et un gamin dans la voiture”, décrit-elle.

Un homme abattu sous les yeux de son fils. “Il avait l’air abasourdi, choqué et triste. Il était côté passager jusqu’à ce que les pompiers sont venus et l’ont pris”, indique-t-elle.

Deux fusillades en 15 jours

Une hyper violence qui s’installe dans le quartier depuis un an environ. La mère de famille en appelle à l’Etat et à la police. "C’est la guerre. On ne peut plus continuer comme ça nous, on a peur pour nos enfants. On est des parents et on a peur de sortir faire les courses, ce n’est plus possible.

Un constat que beaucoup partagent ici, habitant, commerçant ou enseignants comme Gaëlle, institutrice. Elle va reprendre le travail lundi. Elle qui a vécu une autre fusillade 15 jours plus tôt en plein jour devant l’une des écoles.

“On ne sait pas dans quelles conditions on va réattaquer. On a un peu peur en vérité de reprendre. Quels enfants on va retrouver après deux semaines de ça? Quel traumatisme ils vont avoir vécu? Ça va être catastrophique”, estime-t-elle.

Une réunion devrait avoir lieu ce soir à la préfecture ce soir avec les équipes pédagogiques des écoles du quartier pour préparer la rentrée.

Estelle Henry avec Guillaume Descours