Des chiens renifleurs dans chaque lycée? La région Auvergne-Rhône-Alpes lance un test qui fait débat

Des brigades cynophiles dans les lycées pour lutter contre la consommation de stupéfiants chez les jeunes. C'est l'expérimentation que souhaite déployer la région Auvergne-Rhône-Alpes dans cinq établissements identifiés comme particulièrement concernés par la circulation de drogues.
L'annonce a été faite jeudi lors de la dernière assemblée plénière de la Région. Aujourd’hui, il est déjà possible qu’une brigade cynophile entre dans un lycée à la demande du chef d’établissement, mais l'objectif est de déployer plus largement le dispositif dans le territoire. Car les drogues passent encore facilement l'entrée d'un établissement scolaire.
"Des gros joints à la récré"
Le débat en tout cas est lancé. A l'entrée de ce lycée près de Paris, parfois entre la trousse et les cahiers, certains glissent du cannabis. Ici devant le portail, personne ne dit en consommer mais certains en ont déjà vu comme cet élève de première.
“J’en vois beaucoup à 10h du matin en récréation avec des gros joints. Et ça sent beaucoup", assure-t-il.
Pour stopper la circulation de drogues, Philippe Grand, proviseur d'un lycée à Lyon, a fait intervenir une brigade cynophile. C'était il y a quelques années dans son internat. "Quand les chiens s'arrêtaient devant une porte de placard dans une chambre, on allait chercher l’élève pour qu’il ouvre son placard. C’est comme ça qu’on a découvert qu’il y avait du trafic dans l’établissement", appuie-t-il.
"Montrer que les établissements sont des sanctuaires"
Les élèves sont ensuite convoqués par la police, et passent en conseil de discipline. L’intervention de la brigade a permis de réduire le trafic de drogues, selon ce proviseur. Une solution que la région Auvergne-Rhône-Alpes souhaite déployer.
"Mon objectif ce n’est pas de dire c’est super on va aller constater des délits. C’est surtout d’être dans un moment où nous montrons que les établissements sont des sanctuaires et que nous les protégeons. Et puis c’est également de faire tomber les têtes là où elles sont", assure Fabrice Pannekoucke, conseiller régional.
Mais cette brigade ne doit pas être l’unique solution, précise-t-il. Il faut aussi agir sur la prévention.