Fillette de 3 ans battue à mort: le rectorat ouvre une enquête, la directrice de l'école suspendue

Elle était "couverte de bleus". Une petite fille de 3 ans est morte dans la nuit de samedi à dimanche après avoir été prise en charge à Conches-en-Ouche, dans l’Eure (Normandie) puis transportée au CHU de Rouen. Sa mère et son beau-père ont été mis en examen pour meurtre sur mineur et placés en détention provisoire.
Selon les informations de RMC, la directrice de l'école maternelle où elle était scolarisée en moyenne section est suspendue à titre conservatoire par le rectorat de l'académie de Normandie, qui a décidé de diligenter une enquête administrative. Une cellule d'écoute psychologique a été mise à la disposition des élèves et des adultes. Selon le rectorat, la décision de suspendre la directrice n'est pas une sanction et a été prise pour la protéger pendent l'enquête.
Victime de violences répétées
Selon le procureur de la République d'Evreux, Rémi Coutin, la petite fille présentait de multiples hématomes sur le corps, certains récents et d'autres plus anciens. "Il ressort des auditions du couple que la fillette était manifestement victime de violences fréquentes, répétées au moins depuis plusieurs mois, de la part des deux parents", a précisé le magistrat.
"Il semblerait que la petite fille était absente de l'école toute la semaine précédant les faits, a-t-il ajouté. Le juge d'instruction va s'interroger sur le fait que la situation de cette petite fille, victime de violences régulières, n'a pas été signalée. Ni le parquet, ni la gendarmerie ni les services de l'aide sociale à l'enfance n'avaient été informés."
Une amie du couple avait tenté de signaler la situation à "Allo enfance en danger", au 119. Mais selon elle, tous les opérateurs étaient occupés et il lui a été demandé de rappeler plus tard, ce qu'elle n'a pas pu faire.
Les deux mis en cause sont sans emploi. La mère, âgée de 27 ans, a été condamnée en 2020 à une amende pour consommation de stupéfiants. Le beau-père, âgé de 29 ans, a été condamné à cinq reprises entre 2015 et 2019 pour des infractions routières, ainsi que pour rébellion et dégradation grave.